[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#119eba »]É[/mks_dropcap]tonnant roman que La chambre d’ami de James Lasdun ! On y entre sur la pointe des pieds, on a l’impression que l’on va s’y ennuyer. Il ne se passe pas grand chose. Le début du roman est assez anecdotique, presque suffisamment pour qu’on décide de le mettre de côté. Pourtant, nous le continuons. Petit à petit, une ambiance assez malsaine s’installe, et Lasdun commence à nous donner des pans sombres de ses personnages, des rivalités, des événements du passé qui sont toujours comme une plaie chez certains.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#119eba »]C[/mks_dropcap]harlie est un très riche banquier de New-York. Marié à Chloé, père d’une petit fille. Ils semblent vivre une vie plutôt calme.
Et puis, il y a Matthew, cousin de Charlie, cuisinier de son état, un peu à la dérive, entre deux jobs, ne sachant pas trop quoi faire de sa vie.
Ils passent un été tous ensemble dans la villa somptueuse de Charlie.
Petit couple parfait, bourgeois sans histoire au premier abord, Charlie et Chloé ont des secrets. On a parfois l’impression de se trouver dans un film de Claude Chabrol. Les non-dits sont nombreux. Matthew par exemple, ce cousin qu’on prend avec soi pour l’aider, ne pas le laisser seul, un peu par pitié, cache des choses et n’est pas si inoffensif. Il a des secrets inavouables, des désirs, des jalousies, des amours et de la rancune.
James Lasdun a un talent pour distiller sans en avoir l’air de grandes révélations sur les motivations de ses personnages. Pour cela, il choisit de confier sa narration à Matthew. C’est à travers ses yeux que nous voyons tout. Or, c’est un personnage pour le moins perturbé. Qui plus est, il est plus ou moins amoureux de la femme de son cousin.
Le contexte familial est explosif, d’autant que nous apprendrons que les liens entre les cousins ne sont pas si forts.
Tout est en place, la catastrophe semble annoncée dès le début dans les rapports troubles qu’entretiennent les personnages.
Cela dit, il faut avouer que le rythme de La chambre d’ami est lent. Personnellement, cela ne m’a pas dérangé mais cela pourrait surprendre certains lecteurs.
La chambre d’ami de James Lasdun, traduit de l’anglais (États-Unis) par Claude et Jean Demanuelli, Éditions Sonatine, mars 2017.