[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#993300″]J[/mks_dropcap]ournalisme, football, matchs truqués, tatouage, mafia et art au Mexique.
Voilà le mélange explosif de La Femme de tes Rêves.
Hilario Godinez n’est qu’un simple journaliste sportif, alors qu’il a longtemps rêvé d’avoir une carrière littéraire. Sa chronique footballistique a pourtant un grand succès. Trop peut-être, car elle agace certains truands, supporters d’autres équipes que celle de Godinez…
Et puis, dans la vie plus ou moins ratée de Godinez, il y a ces lettres d’amour, anonymes, qu’il reçoit depuis des années. Toujours signées : « la femme de tes rêves ». Des lettres belles et poétiques auxquelles il s’accroche.
Le roman bascule quand un footballeur est retrouvé mort et surtout démembré. Ce ne sera pas le seul.
Godinez sort de son rôle de journaliste pour mener l’enquête.
Il croisera la mafia mais aussi des artistes. Il tombera amoureux, aura peur pour sa vie, comprendra le rôle de ces lettres qu’il reçoit, et qui en est l’auteur.
Sur la quatrième de couverture, l’éditeur parle d’un « petit polar cruel ».
Effectivement, Antonio Sarabia s’amuse avec son lecteur mais aussi avec son personnage, le mettant souvent dans des situations inconfortables.
Son parti pris de narration est étonnant et très réussi. Un narrateur omniscient parle ici au héros, s’adresse à lui en le tutoyant, donnant ainsi de nombreuses informations au lecteur.
De plus, la collision entre mafia, monde des arts et football professionnel est très amusante.
La Femme de tes Rêves part dans tous les sens. À la fois sérieux, tragique et humoristique. On se demande parfois si l’auteur n’a pas eu du mal à choisir le ton de son roman. Mais finalement, n’est-ce pas ce mélange des genres qui en fait une belle réussite ?
Antonio Sarabia est décédé le 2 juin dernier, à l’âge de 72 ans.
La Femme de tes Rêves d’Antonio Sarabia
traduit de l’espagnol (Mexique) par René Solis, éditions Métailié, avril 2017.