[mks_pullquote align= »left » width= »770″ size= »16″ bg_color= »#686868″ txt_color= »#ffffff »] Les éditions Agullo vous offrent toute la semaine une nouvelle inédite à lire sur Addict-Culture ! Aujourd’hui, “La Pena » de Rui Zink (auteur de « Le terroriste joyeux« , et « L’installation de la peur« ). [/mks_pullquote]
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Toni maudissait son sort. Ils le poursuivaient pour un simple sac – un simple sac ? Ils n’auraient pas plutôt, je ne sais pas moi, un banquier véreux, un politicien corrompu, une sardine tueuse en série à attraper ? Il fallait que ça tombe sur ma pomme ? Où va le monde si même les flics n’ont plus le sens des priorités ? Tout bien réfléchi, ça a toujours été comme ça : la petite délinquance est punie, la grande criminalité récompensée. Le menu peuple souffre.
Et ce n’était même pas de sa faute. Les touristes étaient massés devant la porte du troquet La Ginginha, là, près du Rossio, entre le théâtre et l’église de São Domingos, dont on ne voyait qu’un si petit bout de façade que personne ou presque n’imaginait la sainteté bénie du lieu. Autrefois, dans le coin, c’était plein de vendeurs de morue, un bon petit fumet, comme dans toutes les maisons des gens humbles et pauvres. Les touristes adorent
l’alcool de cerise, avec ou sans cerises, et une rosbeef a posé sa valise pour aller commander une nouvelle tournée, qu’est-ce que Toni était censé faire ? Qu’est-ce que Toni était censé faire ? Je vous le demande, puisque vous êtes si malins. Le crime aurait été de ne pas la chiper. Toni ne faisait même plus de vol à la tire, un art en voie de disparition, trop de risques pour trop peu de bénéfices, vu que maintenant, c’est que du plastique, mais cette valise-là ne demandait que ça. La poisse, c’est qu’il y avait deux policiers. Et qu’ont-ils trouvé de mieux à faire ? Qu’ont-ils trouvé de mieux à faire ? Se lancer à sa poursuite ! Pas gentil.
Toni aurait pu aller tout droit. Par la rue piétonne Barros Queirós, qui débouchait à peine cent mètres plus loin dans le Chinatown qu’est devenue la Mouraria. Il y avait une logique dans tout ça : dans l’ancienne Judiaria, les Pakis; dans l’ancienne Mouraria, les Chinois. Il aurait aussi bien pu filer par Portes de Santo Antão, direction le Colisée des concerts et le théâtre Politeama des comédies musicales. Mais il préféra monter la colline en face de la Ginginha. Un des flics avait l’air plus vieux, marqué, l’autre était une jeunette, plutôt mignonne en l’occurrence. Sans le savoir, Toni allait reparcourir le chemin emprunté régulièrement, il y a plus de quatre décennies, par les manifestants contre la dictature. Eux-aussi avaient souvent eu la bonne idée de fuir par là où il serait le plus difficile de se faire prendre : ce labyrinthe ascendant.
« On va appeler une voiture en renfort », dit Maria. Elle ne portait l’uniforme que depuis un an. Elle s’était distinguée comme l’une des meilleures élèves de l’académie de police. Son propre coéquipier savait qu’elle était promise à un grand avenir : commissaire d’ici moins de dix ans, peut-être. Aujourd’hui on fait
vite carrière, pas comme autrefois. Ils ne vont pas tarder à nommer Premier ministre un têtard.
Son collègue fronça le nez.
« Là-haut, c’est la Pena. Le centre névralgique, c’est la Calçada de Sant’Ana, qui va d’ici jusqu’au Torel. Mais il y a beaucoup de ruelles, d’impasses, de passages. C’est comme un très long serpent, avec des pattes qui partent sur les côtés, beaucoup de pattes, des fois elles s’emmêlent. Et puis, la chaussée est à sens unique, les voitures ne peuvent l’emprunter qu’en descente. Elle se retrouve vite bloquée.
— Qu’est-ce que vous proposez alors, Zé ? Qu’on monte à pied ?
— Ou le laisser en paix, le malheureux. Si elle a un peu de jugeotte, la touriste ne devait pas avoir grand chose dans sa valise. »
Sa collègue lui lança un de ces regards, que Zé se sentit obligé de dire : « Je plaisantais. Allons-y, à pied. »
Elle plissa le front. Son coéquipier avait l’air tout sauf en forme.
« À votre âge, Zé ? Vous êtes sûr ?
— Ce n’est pas bien de juger un livre à sa couverture. On ne dirait pas, mais je suis un vrai cabri. Enfin, un bouc. »
Ils décidèrent de se séparer. Ils appliqueraient la technique de la tenaille humaine.
Le voleur avait appareillé par la montée près du Palais de l’Indépendance, depuis le balcon duquel fut défenestré en 1640 le délégué de la couronne espagnole, patronne du tout durant
soixante ans. Maria prendrait l’autre rue ascendante, au cas où le filou voudrait descendre par là. Et Zé le suivrait, tel un chien de chasse.
Il y avait une chose que la jeune collègue et le délinquant ignoraient : Zé était né dans ce quartier. C’est peut-être ce qui explique qu’il commença à monter cette côte-Everest sans se presser, puis il sprinta en direction des Escadinhas da Barroca, qui avaient encore leur rampe en fer où les gamins adoraient se laisser glisser au temps du monde jurassique sans PlayStation.
Du haut des Escadinhas on pouvait voir le Rossio, sous les énormes cheminées du Palais, mais il fallait que ce soit depuis un angle bien précis. Sans plus d’effort, en revanche, on voyait les ruines du Carmo, le Tejo et l’autre côté du Tejo. C’était ça, le miracle de Lisbonne : à chaque coin de rue, un ami, à chaque quartier son belvédère. Et toujours, le fleuve sur les toits. Lisbonne, la ville aux deux ciels : l’un fait d’eau, avec des bateaux qui passent,
l’autre fait d’air, avec des nuages flânant, les cheveux aux vents.
Zé atteignit la Travessa de Sant’Ana. Avant, l’immeuble d’à côté était abandonné et, une fois, pendant la saison des pluies, lui et d’autres gamins avaient ramassé deux kilos de coquillages que Mme Beatriz du n°8 avait ensuite cuisinés pour toute la bande de la rue. Zé inspira, heureux. Le voleur pouvait bien être plus
jeune, et sa collègue parler vingt langues, mais lui était né ici. Dans la vieille Lisbonne aux sept collines. Monter et descendre lui était naturel. Il admettait qu’il en était désormais, dans la vie, à une phase plus déclinante, mais… même comme ça. Il tourna à gauche : dans ce qui semblait être une impasse, mais c’était un
passage, un boyau qui débouchait dans le Largo do Convento, ainsi appelé parce que… il y avait là un couvent.
Maria parlait trois langues, pas vingt. Elle représentait les nouvelles forces de police, plus chatonnes que matonnes. Bien élevées, appliquées. S’enrôlant par choix et non par défaut. Elle se disait que si le voleur était du quartier, ils pouvaient lui dire adieu. Et même sans y habiter, s’il était malin, il trouverait bien un coin où laisser l’argent et se débarrasserait de la valise et des papiers. Ce serait très difficile, sans témoins, de le citer au tribunal. Pourquoi le poursuivre, alors? Parce que. Parce qu’ils n’étaient peut-être pas violents ces voleurs, mais ils étaient pénibles. Ils représentaient moins une atteinte à l’ordre que le modus vivendi d’un
autre temps, qui n’a pas sa place dans le Portugal Moderne : celui des tuk tuk, des airbnb, de la ville-gourmet, de la ville-vitrine. Et ce quartier, c’était quoi? Une anomalie. Son collègue le disait authentique. En réalité, c’était une empreinte de dinosaure au milieu de Fadosneyland. La Pena, La Peine, La Plume. Plume de quoi ? Du paon, de la tristesse, de l’écrivain ? Pour autant qu’elle sache, tout ceci faisait désormais partie du méga-quartier Arroios. Zé n’était pas particulièrement antipathique mais cette résistance au changement, sincèrement…
Toni s’arrêta, il avait les poumons en feu (il devrait arrêter la cigarette) et il avait mal comme un chien. C’était lui ou à la place de cette épicerie népalaise, il y avait bien un bar autrefois ? Mince. Dans le bar il aurait peut-être pu se cacher – mais avec ces types-là, il n’en menait pas large. Comme s’il n’y avait pas de voleurs dans leur pays ! Il regarda tout autour. Il pouvait se diriger vers n’importe lequel des points cardinaux : droite, gauche,
en haut, en bas. Très franchement, parfois Lisbonne ressemblait davantage à un manège de foire qu’à une ville. Bon, le mieux serait de retourner dans la Baixa, mais par l’autre côté. Et au lieu de prendre par le Rossio, passer par la Mouraria. Une petite voix lui dit que le plus sensé était d’aller vers Campo Sant’Ana – c’est bien joli, mais ça supposait de monter encore plus. Le mal de chien décida : Oh Toni de Jésus, descends-moi cette rue, va tout
droit jusqu’à l’Arco da Graça, descends vers la Mouraria et tu es tiré d’affaire.
Mais il n’avait pas encore fait une demi-douzaine de pas, qu’apparut devant lui devinez qui? La femme-policier. Pour l’amour de Dieu, ce n’est plus une poursuite, c’est du harcèlement !
« Stop ! Arrêtez ! »
Tu peux toujours courir ! Toni se sauva – par où ? Bon, pas le choix, il grimperait là-haut. Ces flics… ne pouvaient-ils avoir la bonté de le laisser tranquille ?
Maria appela son collègue.
« Où êtes-vous, Zé ?
— Au Largo do Convento. C’est super ici. Avant, la Toussaint y était une joyeuse fête. Des bals, des sardines grillées…
— Zé !
— Hum. Ah. Vous avez retrouvé le petit diable ?
— Presque. Il a pris la fuite par un très vieil escalier.
— Pas vrai. Le Martim Vaz ? »
Maria était surprise. Son collègue riait : « Si ça se trouve, le malheureux veut visiter la cour où Amália est née. Continuez d’avancer, je m’en occupe. »
Maria aurait juré qu’Amália était née dans le quartier de la Mouraria. Et quand, une minute plus tard, passée par plusieurs cordes à linge comme entre autant de paravents, elle retrouva son collègue, elle le lui dit.
« Nan. C’est ici-même. Regardez la plaque. Elle servait ce bobard parce que, pour une fadiste, la Mouraria ça fait plus raffiné comme berceau. Au fond, c’est pareil que les dames de bonne famille qui disent venir de la chic Cascais. »
Zé adorait la Calçada de Sant’Ana. Il l’avait comparée à un serpent à pattes, mais il la voyait comme un arbre, les racines dans le Rossio et la cime dans le Torel. Le reste était ramifications, arabesques autour du tronc central. Là, dans son enfance, les capsules de sodas se transformaient en bicyclettes pendant le Tour
officiel du Portugal et, parfois aussi, pendant le Tour de France.
Avec des planches abandonnées on fabriquait un chariot artisanal, et une fois sur trois, ça finissait en crânes fracassés, heureusement on avait déjà l’hôpital São José juste en bas. Les fontaines de pierre
étaient presque asséchées, c’est dommage. Il n’y a pas si longtemps, l’eau des fontaines était une bénédiction pour les familles qui n’avaient pas l’eau courante à la maison. Les poissonnières montaient pieds nus, leur panier sur la tête comme si elles étaient à Nazaré, il y avait des charrettes tirées par des ânes avec leur cargaison de légumes, des aiguiseurs qui s’annonçaient en jouant du pipeau. Les mégères pouvaient bien passer leur journée à sermonner depuis leur fenêtre, mais la rue était aux enfants, pas aux voitures. Qu’importait les maisons de misère puisque le quartier était un gigantesque patio ? Tout change. Rien de mal à cela. Mais
quel dommage, pensa Zé avec moult mélancolie de faubourg, que ceux qui viendront à passer par ici ne puissent lire en imagination, dans les marques encore visibles, les traces des nombreuses vies qui y ont vibré.
Quand ils se retrouvèrent, Maria était plus essoufflée que Zé.
« Je n’ai pas réussi à voir par où il s’est enfui. J’ai perdu sa trace quand il a tourné à nouveau. »
Zé sourit.
« Ah, alors je sais par où il est passé. Et où il est allé. On l’a eu.
— On l’a eu ?
— Ici, en haut, il y a le jardin du Torel. Et Campo Sant’Ana. C’est très joli, plein de petits palais, avec une statue du Dr. Sousa Martins, un médecin dont la réputation de saint est telle que c’en est plein de bougies et de plaques en remerciement pour la grâce accordée. Donc, s’il était passé par en haut, vous l’auriez vu, Maria. Du coup, il a dû prendre les escaliers qui donnent là, au bas du Colisée. »
Maria ne dit rien. Même si son collègue vétéran avait tort, il était temps de renoncer à cette course-poursuite. De toute façon, il n’y avait pas eu mort d’homme. La touriste y verrait peut-être même une expérience pittoresque. Ils dépassèrent les carreaux de mosaïque usés du Club Sportif de la Pena. En face, sur l’immeuble qui faisait l’angle, au-dessus de l’inévitable épicerie, une mystérieuse plaque en marbre : « Ici mourut Camões. » Serait-ce vraiment vrai ? La plaque datait de 1867, Camões est mort en 1580… Mais la plaque est là, n’est-ce pas ? Donc c’est vrai. À moins de vingt mètres du berceau de la reine du fado, le lit de mort du prince des poètes. Caramba.
Wouahou.
Ils tournèrent à gauche, dans l’impasse Beco de São Luís da Pena. Qui se révéla être une fausse impasse. Elle donnait sur un escalier, énorme. Peut-être le plus grand de toute la ville, songea la policière. Il faisait un peu penser, et celui qui en monterait les marches y penserait d’autant plus, aux interminables escaliers d’un temple inca ou maya, de ceux où l’on faisait des sacrifices humains (mais seulement pour la bonne cause, juste pour augurer de bonnes récoltes). Maria ne se doutait pas que, par pure malice, son collègue avait été sur le point de lui suggérer de monter par là sous prétexte que c’était la meilleure stratégie pour coincer le voleur. Mais Zé se ravisa, estimant que ce serait par trop cruel.
D’un côté de l’escalier, un haut mur plein de pigeons somnolents, de l’autre, presque que des maisons abandonnées.
Sur la porte de l’une d’entre elles (la jeune ne le savait pas, le vétéran, oui) il y avait encore récemment un panneau énigmatique : « Club des Clowns Portugais ». Un beau panneau, pensa Zé, on n’aurait jamais dû l’enlever. Je crois que j’ai raté l’occasion d’entrer dans le seul club qui m’aurait accepté parmi ses membres.
Maria dit :
« Je continue à ne pas comprendre ce qui vous fait penser qu’on l’a eu.
— Vous savez, ces types qui font encore du vol à la tire sont des sprinters, pas des coureurs de fond. Il serait allé au Torel en haut, que je lui aurais tiré mon chapeau. Bonnes jambes et bons poumons. Mais là, il est piégé. »
Ils arrivèrent enfin à une surface plane : la Rua das Portas de Santo Antão. Ils dépassèrent la Maison de l’Alentejo, une bonne adresse pour manger, malgré un intérieur imitant avec un kitsch parfait les patios arabes. Grâce à l’uniforme, ils avancèrent sans être assaillis par les rabatteurs qui, menu à la main, invitent les passants
à s’asseoir, « ici dehors ou à l’intérieur, comme il vous plaira ».
Ils passèrent devant la boutique de ginja et de liqueur Eduardino en face des arcades sous le palais et arrivèrent chez l’autre vendeur de ginjinha, sur le Largo de São Domingos : là où tout avait commencé, où le fripon avait volé le portefeuille de la touriste.
Ils firent encore quelques pas jusqu’à l’église de São Domingos, bordée par des établissements tout ce qu’il y a de plus laïc, les sex-shop en moins : une boutique de dépôt-vente, un éventail de barbiers, drogueries et magasins de morue. Ils entrèrent dans l’église et, comme à chaque fois, l’énergie qui se dégageait de cette merveilleuse ruine intérieure impressionna le vieux policier. Sa collègue la sentirait certainement. Il y avait là une force divine, oui. Non pas que l’église ait été imposante, ou « riche architecturalement parlant », puisqu’elle ne l’était pas. Elle avait d’ailleurs été, au cours des siècles, le théâtre de beaucoup de choses, et pas que des bonnes. Des crimes y avaient été commis, dedans ou dehors. Et des sacrifices humains, pas au nom des récoltes, mais contre les « ennemis de la foi ». Pourtant, l’église avait survécu aux vicissitudes physiques et morales. Et au tremblement de terre de 1755, à des séismes, à des catastrophes en tout genre. Suite au dernier et violent grand incendie, en 1958, on renonça à engager la moindre rénovation. Que ce fût par lassitude ou par manque d’argent, peu importe : c’était la meilleure chose qui pouvait arriver ! Car alors se produisit le miracle : c’est précisément parce qu’elle n’avait pas été rénovée, parce que le toit était pour ainsi dire un kit style IKEA, sans la moindre peinture, et que les colonnes demeuraient noircies et pleines de fissures, que l’espace s’emplit d’une spiritualité inouïe.
Aujourd’hui, même un mécréant comprend que s’il existe des Maisons de Dieu, celle-ci en est une. L’église de São Domingos : une perle de Lisbonne et du monde entier. Seulement, l’ironie du sort a voulu qu’elle soit incroyablement proche de la place centrale, et donc que la plupart des gens – touristes et locaux – ignorent à
quel point elle est belle (et bénie) de l’intérieur. Et gratuite, par-dessus le marché. Gratuite.
À cette heure-là, il n’y avait pas grand monde. Et Maria, unpeu surprise, constata que le collègue avait raison. Le garnement (le pickpocket, le bandit, le voyou) est là, assis seul dans l’une des rangées de bancs, haletant, tremblotant, la chemise trempée de sueur.
Priant probablement pour qu’on ne le retrouve pas, ou alors sans même plus de forces pour prier. Ça avait été, pour sûr, une belle course-poursuite.
Cette fois-ci, José et Maria l’encerclent comme il se doit : ils pénètrent dans la rangée de bancs par chacune des deux extrémités et s’approchent du criminel. Ils s’assoient de chaque côté du pauvre hère, qui a les yeux mi-clos, comme s’il dormait. Ils ne disent rien. Eux aussi ont besoin d’une minute.
Au bout de quelques instants, Toni entend, stupéfié, le vieux policier murmurer :
« Écoute mon gars, on va faire comme quand j’étais petit. Ici, c’est le refuge. Tu es protégé. Si tu nous passes la valise, avec tout, tout bien dedans, nous on ferme les yeux et l’affaire est close. »
Ou peut-être que le policier n’a rien dit, que ce n’était que du wishful thinking de la part de Toni. Ce qui est sûr, c’est qu’ils restent là encore un moment, tous les trois, côte à côte, reprenant leur souffle, les yeux mi-clos. José, Maria et Toni de Jésus. En paix, éphémère comme toutes les paix.
Qui sait, en allant à l’église de São Domingos, sur la place de São Domingos, près du Rossio, peut-être les trouve-t-on encore là, assis sur l’un des bancs, à se reposer. Ou sur un retable.
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Photo de couverture : Diego Garcia / Unsplash