[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]O[/mks_dropcap]n a tous en tête le slogan de cette célèbre marque de chocolat en poudre qui a bercé la tendre enfance de beaucoup d’enfants de bon matin lors du petit déjeuner. Nous ne reviendrons pas ici sur cette maxime qui sentait bon le colonialisme d’antan avec le tirailleur sénégalais qui représentait la marque sur toutes les boites. Pourtant, même s’il est bien question du Banania, dans ce livre il est surtout question de sa genèse de la part de Thierry Montoriol qui à partir des carnets de son illustre aïeul, Pierre Victor Lardet, nous raconte la formidable aventure de son ancêtre.
Tout commence en 1910, Victor alors grand reporter, embarque sur un paquebot en direction de l’Argentine pour couvrir l’ouverture d’une nouvelle salle d’opéra. A bord, il rencontre une mystérieuse jeune femme, nommée Jacuda, dont il tombe immédiatement sous le charme. Celle-ci disparaît dès le débarquement du bateau au port mais cette rencontre va amorcer un autre tournant dans le parcours de notre jeune héros. A bord d’une voiture, il file à vive allure (15 km/heure !) sur des routes escarpées et dangereuses de l’Amérique Latine. Par de nombreux aléas de l’intrigue voilà notre Victor pris au piège en pleine révolution mexicaine, pendant plusieurs jours il est prisonnier, coincé dans ses pérégrinations, il crève littéralement la dalle et de soif, il trouve son salut grâce à une étrange boisson faîte de banane et de fève de cacao, un breuvage issu directement d’une divinité, rien que cela ! Rescapé de la mort, il décide de rejoindre l’Europe pris sous le feu de la guerre mondiale, pour commercialiser cette boisson qui lui a sauvé la vie…
C’est un roman qui respire l’authenticité, tout est vrai dans cette histoire même si l’auteur s’arrange de la réalité pour développer avec la fiction, son imagination et ses talents de conteur, une intrigue alerte et bourrée de références et d’anecdotes savoureuses. C’est un roman d’aventure truculent comme on en fait plus parce que cela sonne trop populaire. Et pourtant quel plaisir de lire ce livre picaresque qui tient son lecteur jusqu’au bout, cela oscille entre Tintin et Jules Verne. On trouve un malin plaisir et on s’amuse beaucoup à découvrir ce destin unique traversant des périples rocambolesques, de cet homme parti de rien, en véritable aventurier.