[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#d49308″]V[/mks_dropcap]ous cherchez un thriller original ? Le Sang du Monstre est fait pour vous. Good me, Bad me, en version originale donne une idée encore plus précise du thème.
Milly, alias Annie de son vrai prénom, vient d’être placée en famille d’accueil. Elle a quinze ans, et vient de dénoncer sa mère à la police.
Celle-ci est une serial killer. Neuf enfants sont morts dans sa chambre à jouer.
Annie-Milly va donc vivre dans une famille en attendant le procès de sa mère. Elle ne sait pas encore au début du roman si elle devra témoigner ou pas. Ce qu’elle sait par contre, c’est que sa mère a toujours de l’emprise sur elle, et qu’elle lui parle directement, ou dans sa tête.
On entre dans le thriller psychologique.
Ce sont des passages déroutants dans lesquels Annie entend sa mère, lui parle, s’en veut de l’avoir dénoncée.
Mais Annie sait qu’elle a pris la bonne décision, et s’en veut d’avoir attendu si longtemps. Car elle sait depuis toujours que sa mère tue des enfants. Elle a essayé d’en aider certains.
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#d49308″]R[/mks_dropcap]oman d’analyse ? Dans la famille où vit Annie, le père est psychiatre. C’est à lui qu’il échoit d’écouter Annie. Mais elle le manipule. Il ne s’en rend pas compte. Leurs conversations sont une partie importante de l’histoire. Annie ne dévoile que des petites parties de ce qu’elle a vécu, et lance des indices sur ce qui se passe dans la famille du psychiatre. Étonnant !
Là où Annie atterrit, il y a également une adolescente de son âge qui va tout faire pour lui pourrir la vie. Créant des rumeurs sur elle, la harcelant, se moquant d’elle sans cesse. Annie supporte tout, mais pour une bonne raison.
Et, il y a la mère de famille. Perdue, dépressive, en conflit ouvert avec sa fille.
Bref, vous voulez de la psychanalyse ? Ali Land, ancienne infirmière en pédopsychiatrie, vous en donne à toutes les pages.
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#d49308″]C[/mks_dropcap]’est un roman qui se dévore. On veut savoir.
Page après page, Ali Land installe une ambiance glauque et très noire. Jusqu’où va aller Annie ? Qu’a-t-elle fait avec sa mère ? Y aura-t-il un procès ? Que veut-elle à cette famille d’accueil ?
On va de surprises en surprises. Les contours des personnages sont flous. Ils ne vont pas du tout là où on les attendait, et l’auteur joue avec nos nerfs jusqu’aux scènes finales.
Le Sang du Monstre d’Ali Land, traduit de l’anglais par Pierre Szczeciner, éditions Sonatine, septembre 2016.