Deux policiers mis sur la touche, tant leur incompétence est forte, vont se retrouver bien malgré eux sur la piste du tueur parisien le plus machiavélique de ce début de 20e siècle. Le Vendangeur de Paname (Bagères et François chez Delcourt) est aussi savoureux à lire que la dégustation d’une bonne boutanche.
La couverture affiche ce charme d’antan, celui du Paname où l’on circulait encore en carioles avec chevaux et où l’on voyait se refléter dans les pavés la lumière des réverbères équipés de becs de gaz. La suite des pages est du même tonneau.
Le dessin de David François nous plonge dans l’univers des cavistes de l’époque, où la concurrence et les coups bas n’ont rien à envier à la guerre des hypers de nos temps « modernes ». Quant à l’écriture de Frédéric Bagères, elle redonne vie à l’argot parisien des années 1910.
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Alors bien sûr, faut suivre ! Pas toujours évident quand les coups de crayon sont fuyants et que la police de caractère utilisée n’est pas des plus faciles à lire. Mais qui a dit que la Police avait bon caractère ? Pas le commissaire divisionnaire du 36 quai des Orfèvres en tout cas, qui pète un câble toutes les trois pages, faute de pouvoir mettre la main sur le tueur en série qui met en émoi toute la capitale.
Il faut dire que les meurtres sont soigneusement travaillés et mis en scène et que, dans cette affaire, tout le monde patine. La police scientifique n’en est qu’à ses balbutiements et tout ne semble être qu’improvisation.
Heureusement, la chance du débutant va sourire à La Bloseille, fils de ministre pistonné et catastrophe ambulante qui vient tout juste de sortir de la prestigieuse Police française. Il fait équipe avec L’Écluse, qui affiche un faux air de Depardieu et dont le surnom s’avère pour le moins raccord avec son impressionnante et gouleyante descente (de Police).
C’est que, préférant le tord-boyaux à … un verre d’eau et très soucieux que les conservateurs mis dans le pinard ne gâchent le plaisir, l’Écluse a ses valeurs. Et tant pis si d’autres trinquent, eu égard à sa mauvaise humeur et à ses manières de faire. Du reste, avec La Bloseille, ça ne l’empêche pas d’avoir du nez, long et fin de préférence, pour mieux chambrer les collègues d’une part et tenter de coffrer le mystérieux tueur d’autre part. À la vôtre !
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