[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#5eb2d6″]L[/mks_dropcap]ire un nouveau roman de T.C. Boyle, c’est comme retrouver un vieux copain. Il faut dire qu’il m’accompagne depuis plus 20 ans. Parfois je l’adore, d’autres fois il m’agace, et ces derniers temps, il me laissait plutôt indifférent.
La donne change avec Les Vrais Durs. Je reconnais Boyle, je le revois comme avant. Et pourquoi ne pas le dire, je me suis régalé avec ce roman.
Pourtant, il commence bizarrement. J’ai l’impression de lire une nouvelle. Une longue première partie étrange dont on ne comprend pas où elle va.
Une deuxième partie qui enchaîne avec un nouveau personnage. Finalement petit à petit, l’histoire prend forme autour d’une famille.
Le père, un ancien marine, sa femme, un peu perdue, leur fils légèrement psychotique Adam, et la maîtresse de celui-ci, Sara, formidable personnage de fiction. Une folle, en révolte contre tout et tous. En rencontrant Adam, Sara a trouvé son double, voire son maître, car ce jeune va s’avérer complètement barré.
Nous retrouvons dans ce roman les thèmes chers à T.C. Boyle : la famille, la révolte, les voyages, la violence. L’histoire bascule peu à peu dans cette violence, mais n’oublie pas d’interroger les racines de ce mal.
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Et la deuxième partie vient alors éclairer le début. On la comprend mieux à la fin du roman.
Le père d’Adam est un homme violent lui aussi, qui va jusqu’à tuer de ses mains un agresseur lors d’un voyage à l’étranger.
Comment Adam peut-il se construire et se sortir de cette violence ? C’est une des grandes questions que pose T.C. Boyle ici. Le mal qui se transmet de génération en génération.
L’histoire d’une nation violente car Les Vrais Durs prend des allures de conte américain, une sorte de Rambo littéraire.[/mks_one_half]
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[/mks_col]Sans pour autant atteindre les extraordinaires Riven Rock ou Water Music, Les Vrais Durs marque le retour d’un très bon T.C. Boyle grâce à une intrigue bien menée et surprenante.
Un auteur qui n’est jamais aussi bon que lorsqu’il se concentre sur son pays, ses compatriotes et leurs travers.
Les Vrais Durs de T.C. Boyle, traduit de l’anglais (États-Unis) par Bernard Turle, Éditions Grasset, mars 2016.