[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]S[/mks_dropcap]i vous avez aimé DOA et Pukhtu, vous pouvez vous lancer sans hésiter dans les forêts de ces Loups Solitaires.
Serge Quadruppani marche en effet sur les traces de DOA mais base son roman principalement en France.
Son héros, Pierre Dhiboun, membre des forces spéciales françaises, infiltré dans un groupe terroriste au Mali, disparaît. Sa hiérarchie ne sait pas s’il a déserté, s’il a changé de bord (on pense forcément à Homeland), s’il a été tué. Il est donc impératif de le retrouver.
La traque commence. Dhiboun ne se laissera pas prendre.
D’autres personnages peuplent ce roman. La plupart sont abjects. La raison d’État prédomine. Les victimes collatérales qui peuvent être faites ne sont que quantité négligeable. Les différents services se tirent dans les pattes pour éviter d’avoir à rendre des comptes.
Et au milieu de tout ce beau monde, des amoureux de la nature survivent, s’isolent et finalement sont pris dans le tourbillon.
L’auteur me semble aussi proche d’un auteur comme Giono, dans son exaltation de la nature sauvage et riche, mise en danger par l’homme mais également dans son interprétation des actes des hommes.
Ce « mélange », pour moi, est un régal. Giono et DOA réunis dans un même roman !
Mais attention tout de même, Quadruppani a son propre style, et celui-ci ne se laisse pas apprivoiser si facilement. On passe très facilement d’un personnage à l’autre dans un paragraphe, d’un temps à un autre. Cela peut parfois être déstabilisant pour certains lecteurs. Pour moi qui aime être un peu perdu dans ma lecture, c’est un plus. Cela demande une attention de tous les instants, une concentration qui me fait encore plus rentrer dans l’histoire.
Enfin, il y a ce vrai loup, animal qui a perdu sa compagne, son clan, et qui erre dans les montagnes. Sorte de double du héros de Quadruppani, ce loup amène l’auteur à des réflexions sur l’impact de l’homme dans la nature sauvage.
Vous l’aurez compris, Loups Solitaires n’est pas qu’un roman policier. Il brasse suffisamment de thèmes pour satisfaire les lecteurs curieux.
Loups Solitaires de Serge Quadruppani
Éditions Métailié – octobre 2017