Il ne faut rien lui dire mais je suis raide dingue de la belle Jana Hunter depuis quelques années maintenant.
J’avais déjà craqué à l’époque où elle sortait toute seule de très beaux disques de folk un poil dérangés (Blank Unstaring Heirs Of Doom et There’s No Home) puis notre idylle se poursuivit quand elle intégra Lower Dens en 2010 pour 2 très bons albums, Twin Hand Movement et Nootropics.
A l’annonce de leur 3ème opus Escape From Evil, je m’étais fait tout beau, un poil fébrile avant de l’accueillir à nouveau dans mes petits bras musclés. Quelle ne fut pas ma surprise à la première écoute de l’album, ce n’est pas Jana Hunter qui déboule mais Siouxsie Sioux. Bref, tu attends ta belle et c’est sa mère qui se pointe, non pas que Siouxsie ne ferait pas une belle-mère parfaite, mais quand même, le choc est rude.
Si Nootropics mélangeait harmonieusement Krautrock et Dreampop, Lower Dens en effet prend un virage synth-rock assez surprenant et autant le dire tout de suite, plutôt décevant en ce qui me concerne.
To Die in LA le 1er single m’avait déjà mis la puce à l’oreille, avec ses synthés à foison, son gros son taillé pour les charts indés et son immédiate efficacité.
Efficace, voilà, c’est le terme qui convient pour décrire cet album, faut dire qu’ils ont mis le paquet puisque la crème de la crème des producteurs spécialisés rock indé ont participé à la production : Chris Coady (the Antlers, Beach House…), Ariel Reichtstad (Vampire Weekend, Haim…) et John Congleton (Angel Olsen, St Vincent…).
Les guitares sont restées dans les étuis ou du moins se font très discrets, derrière les synthés 80’s. On a déjà cité Siouxsie and The Banshees (Your Heat Still Beating, rien que le titre), on pense surtout à New Order (Société Anonyme) ou The Cure (Quo Vadis), ça file, c’est carré, c’est sans défaut majeur et c’est peut-être bien la raison pour laquelle je reste sur ma faim. J’ai le même sentiment qu’à l’écoute du dernier St. Vincent , c’est bien mais….
Heureusement, je retrouve le Lower Dens que j’aimais dans quelques chansons (le plus rock I am The Earth ou Company qui commence comme Brains leur monstrueux morceau phare de Nootropics), la voix et les textes de Jana Hunter sont toujours par contre aussi décalés et permettent de garder cette once de folie propre au groupe. Escape From Evil c’est un peu le Sailor et Lula de David Lynch, gros carton attendu à la folie trop contenue mais qui permet de passer un bon moment.
Escape From Evil est disponible via Domino Records et Ribbon Music le 31 mars.