Quand on ouvre un premier roman, lors de la rentrée littéraire, on se sent un peu comme dans un état d’immense fébrilité… la quête du Graal… l’éternelle quête du Graal qui donne cette fougue aux libraires, cette avidité, ce besoin insatiable de lire, lire dans tous les genres et dans tous les domaines. Alors un premier roman, quand il est juste et qu’il résonne face à notre personnalité littéraire, c’est un peu comme un cadeau. Ce premier roman là est une ouverture au monde, aux arts, à la création, une écriture urbaine, ancrée dans la ville et l’art en train de se faire.
Le roman de Mathilde Janin questionne le rapport à la création, ici la musique, la culture rock. Ce roman est composé comme un album pop, traversé de belles poésies, de silences, d’intériorité et d’accélérations sensuelles, émotionnelles.
Une histoire d’amour, de dépendance, de violence des corps et des psychologies. On y retrouve surtout la scène rock, le monde des années 80/90 et c’est là que Mathilde Janin réussit un véritable tour de force : nous faire replonger dans ces années, pour moi, l’adolescence. Elle y injecte une dose d’anticipation, le monde soumis à un virus (forme de virus H1n1) qui pourrait être la métaphore du VIH. Oui, ce livre a fait rejaillir en moi, les belles envies de jeunesse, amour fou, illusions, création. Précisons que ce livre, Riviera, qui aborde la scène rock des années 80/90, n’est absolument pas centré sur ce sujet et reste surtout une histoire d’amour et une exploration de ce que Créer pourrait être.
Riviera, Mathilde Janin, Actes Sud,Août 2013