[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]’enfant est là, abandonné et recroquevillé dans le bayou après le passage de l’ouragan Hurricane. Il est tout aussi blanc que Wilson Darbonne est noir. Nous sommes en 1926, dans l’État ségrégationniste de Louisiane. Darbonne ne va pourtant pas hésiter longtemps. Il prend l’enfant avec lui et le fait rencontrer son fils Cletus, aveugle et doué pour la musique blues. Sa femme Delilah ne cesse alors de lui répéter : « Et tu crois qu’il va s’passer quoi si on trouve c’petit cul blanc chez des nègres, hein ? ». La suite, intéressante, rythmée et bien illustrée, est à découvrir dans Mojo Hand d’Arnaud Floc’h, publiée chez Sarbacane.
À la lecture des pages de la BD, on flippe pour cette drôle de fratrie composée de Cletus et de… Bellerophon, nom donné à l’enfant trouvé. Tout comme Delilah, on se demande, en effet, ce qui va se passer. Pour le savoir, il va falloir chercher dans les relations qui unissent les deux frères de cœur. L’un et l’autre font l’apprentissage de la vie, de la musique et, plus particulièrement, de la guitare. L’un et l’autre sont doués. Mais il en est un plus habité et plus inspiré que l’autre.
Au tout début, la complicité juvénile de cet attelage hors-norme ne fonctionne pas si mal. Un blanc sur la scène d’un bar réservé aux noirs, qui aurait pu le croire ? Mais c’est compter sans les ravages à venir de l’alcool et de la drogue, sans les amours naissants, sans une rivalité intrinsèque entre les deux garçons devenus adultes et objets d’attentions différentes.
Arnaud Floc’h (Emmett Hill, Sarbacane) met tout cela en scène avec patience, jusqu’au dénouement final, tragique et surprenant. La graine de la zizanie ayant été semée, Mojo Hand agit comme un révélateur de personnalités tranchées et de choix hasardeux, dont le blues sera le vecteur. Mais après tout, la vocation de ce style musical n’est-elle pas d’exprimer tristesse et déboires ?
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Mojo Hand d’Arnaud Floc’h
Paru aux éditions Sarbacane, août 2019
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