[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]«[/mks_dropcap] Allez viens, la dernière nuit ne compte pas, les films étaient vraiment bof, cette fois-ci on va bien se marrer ! » C’est ce qu’on m’a dit et je me retrouve à faire la queue devant le Katorza, à Nantes, un samedi soir à 21h50. La nuit fantastique a encore frappé !
En attendant l’arrivée de mes amis, je regarde la foule qui commence à se tasser autour de moi. Il y a les habitués, ceux qui parlent avec celui qu’on appelle le patron, Jean-Maurice. Il y a ceux pour qui c’est leur première fois et on leur pardonne car on est tous passé par là. « Mais tu crois qu’on va tenir toute la nuit ? » demande la fille devant moi à sa copine. « T’inquiète pas, l’excitation et l’ambiance de la salle sont notre caféine pour ce soir » lui répond-elle avec l’assurance et la promesse que seule une habituée puisse avoir.
Je regarde mon portable, les minutes défilent, les gens arrivent au compte-goutte et la queue va désormais jusqu’à la place Graslin. Mes amis arrivent, et au fur et à mesure de nos conversations, je sens en moi comme une légère excitation, celle qui te fait avancer en titubant vers les marches lorsque les portes s’ouvrent et qui te confirme que cette soirée sera certainement de la « grosse poilade ». A la bonne franquette donc.
Troisième rang tout devant. Ni trop près, ni trop loin, le fauteuil rouge dans lequel je m’assoie sera ma colonne vertébrale pour la nuit. Les lumières se tamisent et des bandes-annonces – complètement WTF – sont projetées. Le patron prend la parole et annonce le programme de la soirée. Les applaudissements retentissent au doux son du « WUUUUUSH ».
I AM A HERO
Un film de Shinsuke Satō – 2016 (Japon)
Film japonais adapté d’un manga. Hideo Suzuki, un ancien mangaka paranoïaque essaie de retrouver le succès avec une nouvelle histoire. Cependant il ne remarque pas les prémices d’une épidémie qui transforme les personnes en monstres sanguinaires. Alors que l’infection se répand à travers le Japon, peut-être même le monde entier, Hideo tente de survivre à l’épidémie et assiste à la destruction de la société japonaise. Les survivants ont pour la plupart abandonné eux aussi toute humanité.
Certainement le film avec un taux de réactivité au maximum niveau ambiance dans la salle. Un autre film de zombies qui surfe sur la vague de « The Walking Dead ». Néanmoins, il manque à la série américaine le petit détail qui fait que « I am a hero » est excellent dans son genre, le film est ja-po-nais ! Tout est dans la démesure, l’esprit tordu, les situations totalement improbables, cet humour auquel on se sent tellement en décalage mais on y adhère sans hésiter. Je me laisse bercer par le langage et dans mes pensées je retrouve le plaisir auditif que j’avais au lycée pendant mes cours de japonais. « Je comprends RIEN ! » crie un homme au fond de la salle. Voilà un parfait exemple de plurilinguisme. Le film est en japonais sous-titré en anglais. Des sous-titres en français (dont la taille de police reste suspecte) ont été rajoutés et diffusés sur un support sur l’estrade devant l’écran. « Je vois RIEN ! » renchérit un autre ce qui lui vaut des rires. Les blagues s’enchaînent alors qu’ Hideo essaie de survivre. Bizarrement, je ne compte un seul « A POIL ! » pendant le film. L’audience de ce soir est plus réservée qu’à l’habitude.
GREEN ROOM
Un film de Jérémy Saulnier – 2016 (USA)
Un meurtre se produit au cours du concert d’un groupe punk donné dans l’Oregon. Cet événement oblige les artistes à rester sur place, assiégés par une bande de skinheads prêts à tout pour éliminer tout témoin gênant.
Film américain avec l’excellent Patrick Stewart alias Professeur Xavier dans l’univers X-men (pour les incultes). Un rôle qui a marqué des générations puisque lors de l’apparition de l’acteur dans le film, une personne n’a pas manqué de faire part de son étonnement : « Quelqu’un a volé le fauteuil roulant du professeur ! ». Ainsi Green Room est un film au scénario intéressant mais aux longueurs évidentes. Un cache-cache en mode « survival » se met en place entre les jeunes et les vieux. Voilà, je crois que le réalisateur a voulu faire passer un message générationnel. Blague à part, le huis-clos fonctionne bien mais il m’a manqué quelque chose pour apprécier l’ambiance. Sans doute de l’empathie.
SENDERO
Un film de Lucio A. Rojas – 2016 (Espagne)
Les yeux me piquent, une canette aux fruits tropicaux dans la main droite et des chips dans la main gauche. J’avais décidé de me surprendre, ainsi je n’ai pas regardé le synopsis du troisième film. J’aurais dû. Pour me faire une idée du moins.
Une jeune femme décide de partir en weekend avec ses amis. En chemin, le groupe tombe sur ce qu’ils pensent tous être un accident. C’est en réalité un piège. Pris en otage par une famille de barbares tous plus désaxés les uns que les autres, ils vont subir un véritable enfer interminable.
Sendero, un film de kidnapping et de torture en espagnol ! En voilà une idée ! Le début du film est un scandale, on croirait voir Cristina Cordula parler à Desireless dans une pub pour de la lessive. Les gens dans la salle sont chauds, on ne peut plus les arrêter. « La voiture c’est même pas une Dacia Sendero /Sandero ! ». Habile dans une finesse remarquable cette vanne. Puis les choses se corsent lorsque les scènes de tortures s’enchaînent. « Même pas mal ! » déclare quelqu’un lorsque mes yeux se posent sur la jeune fille à l’écran qui se fait trancher les doigts. Un film très louche et tellement barré qu’on ne sait plus quoi penser. Outre la violence gratuite et trash, la fin du film est bâclée et sans intérêt, je me mets à huer. J’ai envie de dormir.
Âmes sensibles s’abstenir, même pour ce trailer !
LAZER TEAM
Un film de Matt Hullum – 2015 (USA)
Quatre hommes vont devoir sauver l’humanité des extra-terrestres en utilisant une armure qui leur donne des pouvoirs spéciaux.
Le dernier film est celui que j’attendais le plus. Pas de chance pour moi, je me suis endormie au milieu. Pourtant les ingrédients étaient là, de l’humour, des effets spéciaux, de l’action, bref un bon film de SF à l’humour graveleux. Finalement, je me suis réveillée à la fin lorsque nos quatre amis découvrent qu’ils ne sont pas que des « losers » et que, quand même des costumes synchronisés ça, c’est la grande classe !
Finalement, une nuit fantastique particulière comme à chaque fois. Des films intéressants, d’autres moins. Mais c’est cette diversité qui me fait revenir à chaque fois. Les clips et publicités diffusés entre les films sont de vrais moments de plaisir. Il y a de la matière pour vouloir passer une nuit blanche. Note à moi-même : les toilettes bouchées c’est pas top, la prochaine fois retiens-toi ! WUSH !
Petit plaisir diffusé lors de la soirée :
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