[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]près le sombre et magnifique Away, Will Sheff, Monsieur Okkervil River nous refait le coup du contre-pied et ouvre grand son esprit pour In Rainbow Rain, le bien nommé, un disque chargé de soul et de pop mélancolique et lumineuse.
Les vieux fans de la première heure regretteront sûrement le folk sombre du début, les autres se réjouiront que la musique de notre bonhomme nous fasse enfin voir l’arc-en-ciel poindre derrière les gouttes de pluie.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e line up d’In The Rainbow Rain nous donne l’occasion de retrouver les nouveaux partenaires de Will Sheff depuis l’enregistrement d’Away et la longue tournée qui s’en suivit, à savoir le bassiste Benjamin Lazar Davis, le guitariste Will Graefe, la claviériste Sarah Penidotti et le percussionniste Cully Symington.
Si la voix chaude et profonde immédiatement reconnaissable de Will Sheff, qui ressemble de plus en plus à John Lennon, nous confirme que nous sommes bien chez Okkervil River, la présence omniprésente des synthés et des chœurs ont de quoi nous étonner, voire plus, à la première écoute.
Et que dire de ces saxophones qui semblent nous plonger au milieu des années 80, pas bien loin du Springsteen de Born In The USA. In The Rainbow Rain est un album gonflé, que le groupe semble vouloir remplir à ras bord, quitte à friser le trop-plein mais qui au final charme par sa luxuriance et son culot.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]I[/mks_dropcap]l faut ainsi une bonne dose de courage, voire d’inconscience pour citer Dylan Thomas ou Arnold & Willy et reprendre quelques mesures de Waterloo Sunset sur Famous Tracheotomies, soit une chanson sur quelques artistes ayant eu la joie de subir une trachéotomie….
Will Sheff se fera même plus loin chanteur de charme pour la SPA sur la très soul Shelter Song et son très long solo de guitares qui n’arrive même pas à nous faire fuir, tant le disque a quelque chose de fascinant. L’auditeur se demande s’ils vont oser, et bien oui ils osent et ça nous donne quelques morceaux irrésistibles et charmeurs.
On citera ainsi le flamboyant Don’t Move Back To LA qui pourrait être la suite de Drinking In LA de Bran Van 3000 version gueule de bois carabinée ou bien encore How It Is, mélange inédit mais réussi de folk et de dance music.
L’album finit même en beauté avec les deux meilleurs morceaux du disque, l’émouvant et sautillant External Actor et Human Being Song, tout aussi superbe, Will Sheff y célébrant l’importance de se battre pour vivre, malgré toutes les incertitudes et vicissitudes de notre époque.
Okkervil River RIP est ainsi oublié, le groupe semble repartir dans une nouvelle direction, In The Rainbow Rain en est la première étape, vivement la suite ! Will Sheff nous offre en effet là un disque chaleureux et puissant, profondément humain et ambitieux.