[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]P[/mks_dropcap]our présenter ce deuxième album d’Olden Yolk, j’aurais tout aussi bien pu titrer un gars puis une fille puis… un coup à moi, un coup à toi, tant Shane Butler et Caity Shaffer se partagent les rôles harmonieusement tout au long de ce Living Theatre.
Outre ce joli exercice de parité musicale, les New-Yorkais confirment là tous les espoirs placés en eux par ma remarquable Ninie Peaudchien en ces lieux, à l’occasion de la sortie de leur premier album en février 2018.
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]C[/mks_dropcap]onçu à l’origine comme le projet solo de Shane Butler en marge de ses aventures au sein de Quilt, Olden Yolk se transforme ici véritablement en duo. Exit donc Dan Drohan et Jess DeFrancesco présents sur le disque précédent, Shane et Caity ont ici fait appel au batteur et percussionniste Booker Stardrum et au bassiste et co-producteur de Woods, Jarvis Taveniere.
On notera également, entre autres, la présence de la violoniste Eliza Bagg aperçue au sein de San Fermin ou auprès de Kevin Morby, le flûtiste Frank Maston, ou bien encore le pianiste Peter Wagner. Olden Yolk élargit sa palette musicale et se veut plus ambitieux que sur un premier disque aux charmes immédiats.
Living Theatre, au contraire, est un album qui se mérite et nécessite de l’auditeur une écoute attentive, sa référence au Living Theatre, ce mouvement théâtral libertaire new-yorkais des années 50 indiquant clairement la volonté d’Olden Yolk d’aller bien au delà d’un format pop-rock convenu.
[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e fantastique premier single, Cotton & Cane, extrait de l’album et sorti en mars dernier pouvait laisser penser que le groupe continuait à s’inscrire dans la lignée du Velvet ou ici d’un Go-Betweens. Il n’en est rien, seul l’excellent Grand Palais reprendra cette formule de pop psyché sautillante et ses guitares qui sentent bon le New York des années 70.
Ailleurs, Olden Yolk privilégie des morceaux plus lents. En particulier, ceux où la douce voix de Caity tient la vedette comme sur les très calmes Castor & Pollux ou Distant Episode. Shane, lui, n’est pas en reste avec la jolie et planante ballade Violent Days.
Living Theatre se veut par ailleurs plus expérimental, s’offre quelques détours vers le jazz voire l’art pop à la Stereolab sur les plaisants Every Ark ou Blue Paradigm. Au final, cela nous donne un disque remarquable aux charmes insidieux et confirme l’alchimie parfaite que constitue la rencontre de Shane Butler et Caity Shaffer au sein de Olden Yolk.