Yoshimi P-We ne se contente pas d’asséner des coups de baguettes sur des fûts, tâche dont elle s’acquitte par ailleurs avec grand talent… Il lui arrive parfois également de participer à des projets occidentaux … (Parce que oui, c’est la même Yoshimi qui prête son nom au fameux album de The Flaming Lips de 2002).
Dès lors, lorsqu’elle et ses amies de OOIOO s’inspirent, pour leur album Gamel, de mélodies traditionnelles indonésiennes pour en extirper des fragments sonores qui touchent à la fois à l’expérimentation et au psychédélisme, et que, de plus, le résultat grimpe allègrement, en matière de dépaysement acoustique, au niveau des espérances attendues, il faut en toute logique s’attendre à vivre une expérience assez déroutante, hypnotique… En tout cas à mille lieues de celles qu’on nous propose/Impose habituellement. Amateurs de confrontations culturelles, ceci pourrait se révéler être une aventure auditive quelque peu ébouriffante…
Observation cocasse : Alors qu’on pressent que, cédant aux affres des assauts de bruits insolites, la raison risque de perdre pied, surgissent, l’espace de quelques mesures, et poussés aux avants plans par les curseurs de la table de mixage, une ligne de basse, un accord de guitare, quelques patterns de batterie… Dès lors l’entendement s’y cramponne désespérément, trouvant réconfortants ces brefs passages dignes pourtant d’un Can, d’un Gong ou d’un Zappa… Et lorsque ces références musicales, au départ pourtant réputées un tantinet azimutées, en viennent à apaiser de par leur conformisme nos cochlées soumises l’instant d’avant encore à quelques singulières harmonies étranges issues d’amalgames improbables d’Alternatif du soleil levant et de World de l’Indo-Pacifique, on se surprend à mieux cerner le concept de la relativité des choses…
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