[dropcap]L[/dropcap]a jolie maison d’éditions québécoise La Pastèque recèle de merveilles en albums illustrés pour enfants et en bandes dessinées. LA superstar maison c’est Michel Rabagliati avec sa série autobiographique Paul.
Depuis 20 ans, l’ancien publicitaire et graphiste redessine sa vie depuis l’adolescence avec un ton nostalgique et doux amer. Car sous ses titres un peu naïfs dignes de Martine (Paul au parc, Paul au Québec, Paul à la pêche…), son graphisme désuet, son côté feel-good de prime abord, « Paul » met à nu son auteur – alter ego relatant ses petites joies mais aussi ses tragédies personnelles ; pour résumer : « Paul », c’est la vie.
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Mais dans son dernier opus, la vie de Polo est une longue descente vers la dépression. Le personnage attachant et sympathique apparaît sous un jour franchement désagréable ; Paul est devenu un vieux con. La modernité l’exaspère, il ne maîtrise plus les codes sociaux en société, il est aigri, il se traîne suite à sa rupture, se lamente de ne plus voir sa fille et voit sa mère malade condamnée car elle refuse tout traitement.
Et puis on le découvre sous un jour franchement antipathique, un tantinet raciste, un tantinet misogyne. Le lecteur est pris d’un doute : est-il vraiment si sympa ce Paul ? Comment ai-je pu lire avec tant de bienveillance et de complicité la vie de ce pauvre type ?
Mais justement, c’est la force de Rabagliati, cette mise à nu sans filtre. Car, quelle que soit l’intention réelle ou supposée, on ne peut que reconnaître un sacré courage à l’auteur de se montrer sous un tel jour. Petit à petit, on noue un lien nouveau avec Paul car son auteur pose un regard sur la vie que nous sommes tous amenés à poser un jour ou l’autre.
Sans faux semblant, Rabagliati dépeint les premières chienlits du passage de la cinquantaine et donc le début de vieillesse. Et on sait très bien, avec lui, que ça ne va pas s’arranger. Les petits bobos deviendront de vrais maux, les faire-part de décès seront bientôt plus nombreux que les faire-part de naissance.
Alors la magie douce-amère opère à nouveau, on se questionne avec Polo : est-ce que moi aussi je vivrai un jour ce décalage ? Vais-je ressasser ce qui était et qui n’est plus ? Et ma propre mort ? Ma propre solitude ? J’en fais quoi ?
Je crois que ça s’appelle vieillir. Et comme vieillir c’est la vie, «Paul» c’est la vie. La boucle est bouclée.
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Paul à la maison
de Michel RABAGLIATI
éditions La Pastèque, novembre 2019
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Images : « Paul à la maison » de Michel RABAGLIATI / éditions La Pastèque