[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]S[/mks_dropcap]i beaucoup découvrent l’existence de Porridge Radio avec la sortie d’Every Bad, leur nouvel album, le groupe n’en est pourtant pas à son coup d’essais.
Plutôt habitués au système D, le groupe publiait depuis 2012 ses propres maquettes en ligne. La signature avec le label Dead Ocean les fait passer dans une autre dimension. Enregistré dans un véritable studio, Every Bad met au grand jour le talent d’écriture de Dana Margolin qui s’est longtemps cachée sous ce nom de groupe avant de recruter quelques amis et de créer un véritable collectif. Les amoureux du rock indé 90’s seront ravis, Porridge Radio leur rappellera ses plus belles fulgurances. La timide et peu affable Dana s’est entretenue avec Addict-Culture pour nous livrer quelques pistes sur l’univers du groupe.
David Jégou : On vous considère aujourd’hui comme un groupe à suivre alors vous avez déjà sorti un album et quelques singles. D’où pensez-vous que vient cet intérêt soudain ?
Porridge Radio : Je n’ai pas la réponse à cette question. Je suis contente que ça arrive, mais c’est quelque chose que je ne contrôle pas. Nos prestations live y sont certainement pour quelque chose.
Pourquoi y a-t-il eu un tel gap entre votre premier album sorti en 2016 et « Every Bad » ?
Nous avons essayé de comprendre ce que nous voulions devenir en tant que groupe. Nous n’avons pas cessé de travailler. Une fois Every Bad terminé, nous ne savions pas comment le sortir. Il a fallu apprendre tout cet aspect du business.
[mks_pullquote align= »left » width= »300″ size= »16″ bg_color= »#1778A8″ txt_color= »#ffffff »]« Le premier album a été enregistré dans un abri de jardin et ça s’entendait. Cette fois, nous avons bénéficié d’un véritable studio. »[/mks_pullquote]
Vous êtes considéré comme un excellent groupe de scène. Avez-vous essayé de capturer cette énergie sur « Every Bad » ?
C’était l’idée initiale. La base d’un enregistrement en studio est de capturer ton énergie. Ça n’a pas été facile.
La production de ce nouvel album dénote complètement de l’esprit lo-fi auquel le groupe nous avait habitué. Quelle est la raison qui vous a poussé à aborder une approche différente ?
Depuis nos débuts, nous avions le son d’Every Bad en tête. Nous n’avions simplement pas les moyens d’arriver à nos fins. Les idées ne manquaient pas. Notre inspiration était stimulée par la production sur les albums d’autres groupes. Considérer que je n’écoute que de la lo-fi serait éloigné de la réalité. Je veux toujours m’améliorer et faire mieux. Nous en avons enfin eu les moyens. Le premier album a été enregistré dans un abri de jardin et ça s’entendait. Cette fois, nous avons bénéficié d’un véritable studio.
Quels groupes t’inspirent particulièrement en termes de production ?
Je ne me souviens jamais des noms. J’écoute beaucoup de musique sur Bandcamp.
Cela traduit-il une ambition nouvelle pour le groupe ? Placez-vous de gros espoirs en ce nouvel album ?
J’ai juste envie que cet album me permette de continuer à jouer de la musique le plus longtemps possible. Pour cette raison, j’espère qu’il va créer une connexion avec les gens qui vont l’écouter.
Vous utilisez beaucoup de répétitions dans les textes de l’album. Cela ajoute parfois un sentiment de fragilité ou de confusion. Pourriez-vous nous dire quel en est le but ?
Tu as apporté la réponse dans ta question. Chacun est libre de l’interpréter à sa manière.
Vous avez décrit l’album comme une phrase non terminée. Pourriez-vous nous dire ce que vous entendez par là ?
Je le considère comme une histoire qui peut se terminer positivement ou négativement. C’est à l’auditeur de décider de la direction à emprunter. Les mots sont lourds de sens et pourtant ils peuvent avoir plusieurs significations. Les répétitions de mots jouent là-dessus.
La mer semble tenir une place très importante dans votre musique et votre vie. Pourriez-vous nous dire pourquoi ?
J’ai habité cinq années à Brighton, juste à côté de la mer. Je me baignais tout le temps. L’océan est une force d’inspiration.
« Every Bad » est un disque très personnel. Les textes s’ils ne sont globalement pas très joyeux gardent toujours une certaine touche d’espoir. Composez-vous pour évacuer vos angoisses ?
Oui, la musique m’aide beaucoup à calmer mes angoisses. Je pense que c’est une de ses fonctions principales.
Plus jeune, tu voulais être une poétesse. Quelle place tient aujourd’hui la poésie dans ta vie ?
J’avais des cahiers remplis de poésies (gênée). Je ne lis presque plus de poèmes. Par contre, j’écris toujours autant. Je ne pense pas que l’on puisse considérer mes textes comme de la poésie.
Porridge Radio est-il devenu ton seul moyen d’expression dans la vie, as-tu d’autres passions artistiques ?
Je peins et je dessine. C’est moi qui ai réalisé la pochette de l’album. Je dois tenir ça de mes parents qui appréciaient la musique et l’art en général quand j’étais petite.
Porridge Radio a commencé comme un projet solo. Depuis quelques temps, le projet est devenu un groupe. Comment considères-tu Porridge Radio aujourd’hui ?
Je nous considère comme un groupe. Je pourrais donner plus de directives, mais je ne le fais pas. J’aime collaborer. Je respecte mon groupe et lui fais entièrement confiance. Ils apportent des idées que je n’aurais jamais eues. J’ai beau écrire les chansons et être sur le devant de la scène, Porridge Radio est un projet collaboratif. Je dépends de leurs sentiments sur des aspects aussi importants que le mixage par exemple. Nous ne sommes pas toujours d’accord. Avoir quelqu’un qui me dit que ce que je fais n’est pas bien me permet d’être challengée. Et j’adore ça. Nous avons tout appris ensemble. De jouer d’un instrument à se produire en concert.
[mks_pullquote align= »right » width= »300″ size= »16″ bg_color= »#1778A8″ txt_color= »#ffffff »]« Je réalise parfois à quel point nous sonnons différemment par rapport aux groupes de notre génération. »[/mks_pullquote]
Sentez-vous l’émergence d’une scène proche de ce que vous essayez de véhiculer ? Vous sentez-vous proche de certains groupes ?
Je réalise parfois à quel point nous sonnons différemment par rapport aux groupes de notre génération. Ce qui ne veut pas dire que je renie la scène actuelle. Nous tournons beaucoup. Ça me donne l’occasion de découvrir grand nombre d’artistes incroyables. Je trouve souvent de l’inspiration en observant tous ces groupes. De plus en plus, j’ai tendance à inviter des artistes que j’aime à ouvrir pour nous. Je trouve la scène actuelle stimulante et de grande qualité. Malheureusement rares sont ceux qui attirent l’attention des médias.
Aux débuts de Porridge Radio, tu partageais tes maquettes avec tes fans. Ils ont ainsi pu témoigner de l’évolution du groupe. Est-ce quelque chose qui te manque ?
Ça me manque, mais depuis deux ans j’ai dû apprendre à être patiente et ne rien dévoiler avant que les morceaux sortent en single ou sur un album. Si je m’écoutais, j’en serais encore au stade de publier mes maquettes tout au long de l’année même si ça ne fonctionne pas sur le long terme pour te bâtir une carrière. Procéder de la même façon que tout le monde m’ennuie, mais il faut penser à l’intérêt du groupe. Je ne suis pas seule dans cette aventure.
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Crédit image à la une : El Hardwick