[dropcap]S[/dropcap]ouvenez-vous, nous avons été nombreux à être subjugués, foudroyés par une voix venue d’ailleurs, par des sons électroniques glaçants, par les craquements d’un vinyle (alors que le support était mort et enterré) : Glory Box « Give me a reason to love you …. » au bord des larmes.
En 2014 donc, nous fêtons le vingtième anniversaire de Dummy, le premier album de Portishead, celui à l’aune duquel sera jugée toute la (rare) discographie du groupe par la suite. Pour cette célébration, le groupe garde sa ligne de conduite: quelques concerts (magnifiques aux dires de ceux qui y ont assisté), la réédition de l’album seulement en vinyle, sans bonus. Bref, pas d’esbrouffe, l’essentiel. Seule « excentricité » : les 1000 premiers exemplaires du nouveau pressage vinyle sont bleus.
A la réécoute, c’est la cohérence, l’unité de l’album qui frappe: il s’écoute d’une traite sans véritable aspérité. Le son du disque est unique et se décline d’un morceau à l’autre : boites à rythmes, claviers, percussions martiales, quelques guitares. Et, bien entendu, la voix de Beth Gibbons nous happe, occupant cet univers d’une façon inédite, en mélangeant le chaud et le froid, la puissance et le renoncement. Ainsi, la fin de Glory Box est assez frappante : le son s’en va alors qu’elle continue à chanter sans s’en soucier, envers et contre tout.
Comme toujours, en raison du grand succès obtenu par l’album, les singles du groupe furent sur-diffusés, éclipsant un peu d’autres titres tout aussi magnifiques. Ainsi, délectons nous de Roads, de Wandering Star, de Biscuit comme si c’était la première fois. Mais ne négligeons pas les splendeurs de Numb ou de Glory Box, comme un ami que l’on avait un peu oublié et dont on sait instantanément, quand on le revoie, pourquoi on l’aime tellement.
Un album qui ne m’a jamais quitté…
20 ans après… mais aussi 20 ans à écouter cet album sans jamais m’en lasser !
Je ne peux pas dire que ça fait 20 ans que j’écoute ce disque, j’avais 5 ans quand il est sorti… Par contre, depuis que je l’ai écouté, il ne m’a jamais lâché, clairement…
comme les vrais amis … il est resté.
Quel album !
Et merci à Isaac Hayes pour le sample de Glory Box !