[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]Â[/mks_dropcap]mes sensibles, abstenez-vous. Pukhtu Primo de DOA risque de vous remuer au plus haut point.
Le monde entier est balayé par l’auteur. Nous passons de l’Amérique et de ses richesse à l’Afghanistan en guerre. Des détours en Europe, en Afrique également.
De nombreux personnages évoluent dans un fourmillement parfois déroutant. Des politiques, des journalistes, des hommes d’affaires, des soldats, de simples soldats, des sortes de mercenaires, des combattants de l’Islam.
DOA ne juge pas. Il nous présente ces hommes, ces femmes, en nous les montrant en guerre tout en révélant leurs failles, nombreuses. Comment sont-ils arrivés là. Qu’est-ce qui pousse Sher Ali Khan Zadran à prendre les armes. Que cherchent vraiment Voodoo, Fox, Tiny et leurs camarades paramilitaires?
Comment tous ces hommes vont-ils se croiser ? Quel est leur destin ?
DOA mêle la guerre à l’intime.
Peter Dang le journaliste de guerre, en quête de scoop, qui vit en même temps un drame personnel et se pose tant de questions sur sa vie.
Fox qui tombe amoureux d’une prostituée afghane défigurée et cherche un moyen de quitter l’enfer.
« Une grande confusion règne sur le carrefour. De nombreux véhicules sont arrêtés, une vingtaine accidentés ou non, autour du cratère creusé par la bécane piégée. Leurs passagers paniquent. Certains courent à la recherche d’une protection, d’autres restent allongés par terre, prostrés, blessés ou morts. Un camelot éloigne avec difficulté sa carriole, ses marchandises plus précieuses que sa vie. Un réflexe de démuni. »
D’enfer, il ne s’agit quasiment que de cela ici. Nous sommes pris, emmenés par le talent de DOA. L’auteur fait de ses personnages des pantins. Il les malmène et nous expose leurs états d’âme dans une sorte de tourbillon littéraire intense.
« Ghost pivote, croise un instant le regard de Rider, ils se sourient et tout ce qu’ils ont à se dire passe dans ce sourire, t’es mon frère et je suis content de finir ici avec toi. »
Ces pantins et leur vie, quasi dérisoire, nous les retrouverons dans un tome deux, à paraître en octobre. Il s’agira, pour ma part, du livre le plus attendu de l’année, tant Pukhtu Primo m’a marqué.
Pukhtu Primo de DOA, série noire, éditions Gallimard, mars 2015
Un extrait à lire de suite sur le site des Editions Gallimard :