[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]a blessure, c’est cette souffrance tue, ces mots restés en dedans, cette écharde plantée dans le cœur de Danielle Naudet, mère de l’auteur. C’est aussi la douleur, l’odeur du sang, celui versé lors de la guerre d’Algérie. Celui de Robert Sipière, abattu d’une balle dans la tête sur les montagnes de Kabylie.
Un premier amour qui n’a pas eu le temps d’éclore, qui se nourrit de lettres bouleversantes et lumineuses, d’un côté à l’autre de la Méditerranée… Un premier amour foudroyé qui portera Danielle aux confins de la folie.
La douleur, le naufrage de la raison peuvent-ils se transmettre ? Il faut croire que oui ! En effet, sans pourtant savoir ce qui entraînait cette mère aimée sur la pente de la déraison. Jean-Baptiste Naudet choisira de devenir reporter de guerre, et frôlera les mêmes démons que Danielle, connaîtra les mêmes gouffres.
Pour essayer de survivre, pour redonner un sens à sa vie, et une unité à sa famille, aidé de son père, il partira sur les traces de Robert Sipière, lira les lettres échangées entre les deux amoureux, et en fera un roman. Un magnifique roman. Un récit à mi-chemin entre fiction et réalité (plus ancré dans la réalité que dans la fiction tout de même). L’histoire d’un amour broyé par la folie des hommes.
La Blessure, c’est aussi la dénonciation de l’horreur que fut cette guerre, comme toutes les autres, comme les champs de bataille, les charniers du Rwanda ou de Tchétchénie.
Le récit est émaillé de références poétiques et littéraires, fenêtres sur noirceur : Prévert, Baudelaire, Apollinaire, Rimbaud, Hugo entrelacent leurs mots.
Ce roman est un écho. Celui de trois voix : celle de Danielle, celle de Robert, et celle de Jean-Baptiste. Trois voix indissociables qui s’unissent pour que celle de la Liberté se fasse entendre et résonne.
Je me souviens et je pleure. Maman, c’est toi qui avais raison, quelle connerie la guerre…