[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]llez savoir pourquoi, Real Estate me fait l’effet d’une journée printanière où l’on évoluerait à vélo à travers des routes champêtres ensoleillées.
Si la musique ne servait qu’à mettre les gens de bonne humeur, le contrat serait rempli à 100 % en ce qui concerne votre serviteur.
Real Estate revient donc avec un quatrième album sous le bras, intitulé In Mind, amputé de son guitariste Matt Mondanile qui a quitté le groupe l’année dernière pour s’occuper exclusivement de Ducktails, son projet parallèle devenu après coup son projet principal.
Matt Mondanile parti, il fallait donc lui trouver un remplaçant. Julian Lynch, artiste solo plutôt inconnu dans nos contrées, sera celui-ci. On pouvait donc craindre que la machine s’enraye un peu, il n’en est rien. Martin Courtney l’avait prouvé avec son excellent disque en solo, Many Moons, paru en 2015 : il est l’artisan et le chef de chantier du groupe.
Point de révolution par rapport aux précédents albums. Les arpèges de guitares glissent comme des gouttes d’eau sur le plumage d’un canard, développant de jolies mélodies qui ne sont pas sans rappeler ce que pouvait proposer un Lloyd Cole au bon vieux temps des Commotions, ou même un Johnny Marr si l’on excepte la vitesse d’exécution.
Real Estate, c’est comme un bateau qui aurait atteint sa vitesse de croisière très rapidement, et qui ne donnerait aucun signe d’essoufflement.
Certains ne se priveront sans doute pas de critiquer le fait que le groupe trace encore et encore le même sillon. Auquel cas, on serait tenté de répondre pourquoi changer quoique ce soit à un savoir-faire qui garde une dynamique constante ?
Real Estate, In Mind, depuis le 17 mars chez Domino.