[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]O[/mks_dropcap]livier El Khoury signe en cette rentrée littéraire un premier roman à la langue crue et à l’humour corrosif aux Éditions Noir sur Blanc, dans la collection Notabilia dirigée par Brigitte Bouchard.
Il s’inscrit dans une veine américaine comprenant Bukowski et John Fante, mais aussi dans la lignée du premier roman L’été des Charognes du français Simon Johannin, paru en janvier dernier. Surface de Réparation raconte les errements d’un loser magnifique faisant face à autant de malchance que d’opportunité pour avancer dans la vie.
C’est donc l’histoire d’un jeune belge, ayant pour père un supporter fanatique du club de football de Liège, qui lui transmet cette passion comme une maladie héréditaire. Issu de l’immigration, ce jeune avance difficilement dans un milieu où le racisme est banal. Tiraillé de toute part, son parcours de vie est fait de vagues successives, de défaites et de réussites. Mais Olivier El Khoury ne tire pas un portrait misérabiliste de son double fictionnel. Au contraire, le lecteur sera saisi de sympathie à l’égard de ce jeune homme, rira sûrement de ses déboires et sera ému par sa sincérité.
Le héros souffre autant d’une misère sexuelle, jalousant au passage ses potes plus chanceux, que de sa passion maladive pour le football. Ce que décrit Olivier El Khoury tend à un burlesque social et illustre une réalité de manière plus juste que n’importe quel mauvais journaliste le ferait dans le pathos, en grossissant les traits de la misère humaine. Ici, le rire n’enlève rien à la brutalité sociale décrite, au contraire, il permet de la remettre à échelle humaine. Nous ne sommes pas envahis par cette empathie parfois exacerbée et exaspérante.
Surface de Réparation de Olivier El Khoury
Paru aux éditions Noir sur blanc (collection Notabilia) – 17 août 2017