[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#448194″]O[/mks_dropcap]n avait quitté Carlo Lucarelli avec un formidable Albergo Italia, l’an dernier. Le voici déjà de retour avec Le Temps des Hyènes.
Même lieu, mêmes personnages avec le capitaine Colaprico affublé de celui qu’il nomme son Sherlock Holmes, à savoir Ogba.
Nouvelle enquête. Sanglante, toujours sanglante, et surtout mystérieuse. L’Afrique est ainsi dépeinte mais l’Italie aussi, et ses colonisateurs. Lucarelli n’épargne personne, même si nous sentons chez lui un amour de l’Afrique dans l’utilisation fréquente et parfois déroutante de la langue locale.
Passons au vif du sujet : en Érythrée, trois jeunes noirs sont retrouvés pendus. Personne n’y fait vraiment attention. Aucune enquête n’est diligentée. Par contre, quand c’est le corps d’un marquis italien qui est retrouvé pendu lui aussi…
Vous devinez donc qui va se charger de trouver la vérité. Suicide, meurtre? Colaprico et Ogba fouinent et ne lâchent pas. D’autant que le marquis est un ami de jeunesse de notre capitaine et qu’il a eu une amourette, dans le passé, avec sa veuve.
Tout cela complique donc les choses. Carlo Lucarelli ne se gène pas pour rajouter des épreuves à ses héros. L’un et l’autre seront en grande difficulté au cours du roman, notamment Ogba avec ses pages d’une noirceur terrible et éprouvante.
Sorcière, trafic et exploitation de l’Afrique, mauvaise volonté voire malhonnêteté des quelques soldats perdus ou achetés, l’auteur appuie très fort sur les affres de cette colonisation italienne. Heureusement, Colaprico est un héros positif et tellement loin du racisme ambiant. Sans cela, Le Temps des Hyènes aurait été une œuvre vraiment très noire.