[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]T[/mks_dropcap]he Desperate Sons, voilà un groupe à côté duquel j’ai bien failli passer. Un tout petit groupe (pour l’instant) français, composé de Joachim Preschner, chanteur de talent et amateur de thé, Joris Béraud, excellent guitariste, Gregory Martoglio, fort bon bassiste, et Thomas Ribet, charismatique batteur. Fondé en Avril 2015, ils ont déjà quelques concerts et un EP à leur actif.
Si j’en avais déjà entendu parlé, du fait que j’avais déjà rencontré Joachim, et bien que fortement intéressée par sa voix, qu’il pousse sans arrêt sans aucune raison valable au milieu d’une conversation (et c’est pour ça qu’on l’aime), je ne m’étais pas trop penchée sur leur musique, car je dois avouer que les classiques rock des années 70 et tout ce qui touche au hardrock aux chanteurs à la voix aiguë, ça n’est pas trop mon délire. Et ils s’inspirent beaucoup notamment, du groupe mythique, que je n’aime pas forcément plus que ça, Led Zeppelin.
Tout change le jour où Valentine, une amie proche (que je salue au passage), m’annonce qu’elle chantera et jouera du violon sur une de leur chanson. Et mieux encore, qu’ils feront des concerts ! Forcément, par principe et par soutien (et bien évidemment aussi, par curiosité !) , je me devais d’aller les voir. C’est comme ça que le 8 Décembre dernier, je me suis retrouvée à la Mécanique Ondulatoire, à Paris, avec toute la bande de potes habituelle, pour aller soutenir The Deperate Sons, tête d’affiche de la soirée.
Sans trop m’attarder sur ce spectacle, c’était assez dément quand même. Pas un simple concert, mais plusieurs groupes, dont Nell, merveilleuse performance, une chanteuse à la voix exceptionnelle, qui a réussi à nous faire du métal à la guitare acoustique, et des shows merveilleux entre des humoristes et deux strip-tease absolument hilarant.
Bien entendu, le clou du spectacle, c’était The Desperate Sons, avec un Joachim plus en forme que jamais, et un charisme fou sur scène (littéralement. Cet homme est fou. C’est épique !). Pour plus de détails, je vous invite à aller lire cet article de la page Le Canap’ de Nate (qui a d’ailleurs chaleureusement accepté que je lui prenne une de ses photos, celle juste ci-dessous d’ailleurs, merci l’ami !)
Et ce concert n’était pas organisé sans aucune raison, non non, mais bel et bien pour fêter la sortie de leur premier EP, que je me suis vue remettre en mains propres par le chanteur lui-même, un soir pluvieux et froid de 31 Décembre, dans un minuscule patelin perdu au fin fond de la Mayenne, dehors, devant un champ, où broutait tranquillement un poney, bref, un moment assez improbable qui ajoute encore un peu pour moi, à la magie de ce petit CD de cinq titres.
Une fois rentrée chez moi, je place l’objet dans ma chaîne, j’augmente le son, et j’écoute. Et me voilà transportée, replongée dans leur concert du 8 Décembre dernier, je profite, j’apprécie. Je me rends vite compte qu’on entend peu ce genre de musique aujourd’hui, et encore moins de la part de groupes français. Je l’ai déjà dit, mais j’insiste sur ce point, Joachim a une voix vraiment extraordinaire.
Là où j’aime peu ce genre habituellement, c’est pourtant à cause du chant. Les voix aiguës masculines me fatiguent, je les trouve criardes la plupart du temps, et c’est ce qui m’empêche d’apprécier bon nombre de groupes (et de me faire lyncher par la plupart de mes amis) comme AC/CD, Judas Priest, voir même parfois, Iron Maiden. Mais là, on part sur une qualité bien différente à mes yeux (ou à mes oreilles). Joachim a une maîtrise de son chant comme peu l’ont. Il passe du grave à une voix de tête comme si c’était la chose la plus facile du monde, plusieurs fois dans les morceaux, dans le plus grand des calmes. ça en est presque agaçant tellement c’est bien fait ! Et en plus, il faut le dire, on sent qu’il aime ça. Il aime chanter. Il se fait plaisir, ça se ressent, sur leur EP comme sur scène.
Mais ça n’est pas tout ! Le chant n’est pas la seule chose à être de qualité ici. Les bons riffs de guitare nous transportent dès le début du premier morceau, et la basse comme la batterie se font discrètes, mais sont là, essentielles, indispensables au bon fonctionnement des morceaux. Et tout fonctionne à merveille, effectivement. Cette impression de musique des années 70 remis au goût du jour est très prometteur, et on attend la suite avec grande impatience. Mention spéciale à leur morceau Crazy City, qui m’a particulièrement marquée, sans que je puisse vraiment expliquer pourquoi.
Si je dois néanmoins trouver quelque chose à redire, je dirai que sur les deux premiers morceaux, le mixage pourrait être optimisé. La guitare est peut-être un poil trop mise en avant par rapport au reste, et la voix ne s’entend pas autant qu’on aimerait. Bon, c’est une opinion très personnelle, et uniquement sur les deux premiers morceaux (soit On The Road, et Along The Way).
Enfin je me plaindrais peut-être aussi du fait qu’il n’y ait pas plus de chansons. Aller quoi, on en veut plus nous ! À quand un album complet d’ailleurs ? Ayant quelques questions à leur poser, j’en ai profité pour envoyer au chanteur, un petit fichier avec mes interrogations, auxquelles le groupe m’a gentiment répondu.
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Comment en êtes-vous arrivés à vous connaître, et à avoir envie de former le groupe ?
Joachim : En avril 2015, j’étais (et suis toujours) dans Fluctuate, un groupe de Deathcore/Prog, et je souhaitais, en parallèle, élargir mes horizons musicaux. Je voulais exprimer autre chose, chanter dans d’autres registres. Gamin, j’écoutais Led Zeppelin et Deep Purple dans la voiture de mon père, et c’est tout naturellement que je me suis mis à chercher un groupe qui serait dans ce même esprit. Après plusieurs tentatives infructueuses, je suis tombé sur l’annonce de Joris, qui cherchait un chanteur pour un groupe de Rock 70’s. Les influences qu’il citait me parlaient, et on est tombé d’accord pour faire une jam.
Quand je suis arrivé dans le studio de répétition, j’ai vu Joris et sa gratte, et je lui ai demandé quand les autres musiciens arriveraient. Il m’a dit qu’il n’y en avait pas. Ça m’a surpris, puis j’ai rigolé et on s’est mis à jammer tranquillement tous les deux. Le courant est immédiatement passé, et à la fin des deux heures de jeu, il était clair pour moi qu’on allait faire un bout de chemin ensemble.
Après, c’est allé assez vite. On a cherché un bassiste et un batteur, et on est très rapidement tombé sur Greg et Thomas, qu’on a auditionné ensemble. Là encore, on n’a pas eu d’hésitation. Ensuite, on a composé, mangé, bu, recomposé, rigolé, et enfin on s’est dit qu’on était assez prêt pour enregistrer notre premier EP.
Alors justement, se lancer dans un EP, ça n’est pas une décision très simple.
À quel moment vous êtes-vous rendus compte que c’était plus qu’un simple loisir ?
The Desperate Sons : Pour nous, ça n’a jamais été un simple loisir. Nous avons toujours pris la musique au sérieux, nous nous sommes toujours projeté dedans avec toute notre énergie. Ce que l’on fait, ça restera, quelque part, longtemps après nous. Des gens vont l’écouter, l’aimer (ou pas), ça va influencer leurs humeurs, leurs émotions d’une manière ou d’une autre. C’est fort, la musique. C’est puissant. On ne peut juste pas le faire en dilettante.
Puisqu’un EP a été enregistré, j’imagine qu’un album est en préparation ?
TDS : Nous sommes effectivement en phase de composition en vue du premier album. Il y a pas mal d’idées, pas mal de directions différentes que nous expérimentons. Ce qui est important pour nous, c’est avant tout de faire une musique qui nous plaît, qui soit cohérente sans être monolithique.
Et pourquoi ce style de musique en particulier ? Ça n’est pas un style très récent… Cela plaît au public ?
TDS : Pour l’instant, les gens semblent aimer, et la réaction du public lors des concerts est plutôt positive, alors oui, nous pensons que ça plaît, et ça nous plaît surtout à nous !
Ce style de musique n’est effectivement pas très récent, mais on ne pense pas que ce soit un critère de qualité, que ce soit dans un sens ou dans un autre. A priori, à partir du moment où l’on est authentique dans notre approche musicale, on peut toucher des gens. La quarantaine de morceaux que Robert Johnson a enregistré dans les années 30 ont fondé les bases du Blues, et donc du Rock, et ce monsieur continue d’être cité comme inspiration pour beaucoup de guitaristes actuels. Les salles de concerts proposant des œuvres de Beethoven, Mozart, Bach continuent de se remplir, bien que ces œuvres soient vieilles de plusieurs siècles.
Joachim : Le style de musique que nous jouons me plaît, mais je ne sais pas exactement pourquoi j’aime ce style en particulier. J’ai été élevé en écoutant Led Zeppelin, mais j’ai aussi écouté La Traviata et je ne suis pas devenu chanteur d’opéra ! Ce que je peux dire avec certitude, c’est que lorsque je joue les morceaux de The Desperate Sons, je me sens bien, et c’est, je pense, une des meilleures raisons de faire de la musique.
Vous avez déjà fait des concerts, qui ont plutôt bien fonctionné. En avez-vous prévu d’autres ?
TDS : Nous sommes en recherche de dates, alors si vous faites partie d’un groupe, d’une association et que vous voulez jouer avec nous en Île de France ou ailleurs, contactez-nous ! On ne mord pas, on répond vite et on est souriant tout plein.
Comment voyez-vous le futur de votre groupe ?
TDS : Avec une bière ! Plus sérieusement, nous allons continuer à faire des concerts, que ce soit en Île de France ou ailleurs. Comme dit plus haut, nous sommes en phase de composition de notre premier album, et nous testerons au fur et à mesure nos nouvelles chansons en live, pour voir quelle est la réaction du public. Et lorsque nous serons prêts, nous lancerons l’enregistrement.
Avez-vous d’autres projets musicaux à côté ?
TDS : Joachim fait partie d’un groupe de Deathcore, Fluctuate. Il a également récemment intégré un groupe nommé These Titans Were Silent. Ils feront d’ailleurs leur premier concert le 1er Juin 2018. Plus d’informations à venir prochainement !
Vous pouvez retrouver The Desperate Sons sur Facebook, ainsi que sur le site officiel
Merci au groupe d’avoir pris le temps de répondre à mes questions !
Merci à Benjamin Marcus pour les photos.