[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]Q[/mks_dropcap]uand un doux dingue californien croise une folle galloise, on peut s’attendre à tout, au meilleur comme au pire. Cate Le Bon et Tim Presley commencent leur collaboration au sein de DRINKS en 2015 et nos oreilles n’ont pas tout compris. Ils poursuivent cette année, Cate aux manettes et Tim pour la première fois sous son vrai nom et, cette fois-ci, nos oreilles retrouvent le sourire.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]P[/mks_dropcap]renez votre cahier et votre plus beau stylo, parce que je ne répéterai pas 2 fois, interro pour tous à la fin de l’article. Je plaisante mais Tim Presley a en effet un CV long comme un bras de gorille et mérite qu’on se penche sur son cas, restant à ce jour un poil moins connu que Ty Segall et John Dwyer (Thee Oh Sees) ses compères, héros de la scène garage rock psychédélique de ces 10 dernières années.
Tim Presley est plus connu sous son nom de scène, White Fence, 7 albums en 5, 6 ans dont une fameuse collaboration avec Ty Segall, Hair, pas loin d’être ce qu’ils ont fait de mieux depuis le début de leur carrière.
Il a également joué au sein de Darker My Love, The Strange Boys ou encore The Nerve Agents, s’est fait virer comme tout le monde de The Fall par Mark E. Smith, le temps d’un album, le pourtant très bon Reformation TLC. Entre toutes ses pérégrinations, il trouva le temps de créer Birth Records, dans l’unique but de sortir l’extraordinaire premier album de Jessica Pratt.
https://soundcloud.com/drag-city/clue
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]M[/mks_dropcap]ême si Tim Presley officie enfin sous son vrai nom, on ne peut faire abstraction de la production de Cate Le Bon tant The Wink respire l’univers décalé et mélodique de la miss. C’est d’ailleurs elle qui a fait le choix des 12 titres parmi une centaine proposée par notre boulimique natif de San Francisco.
Ode à la simplicité avec un je ne sais quoi de loufoque, l’album suit les traces de quelques grands barjots du rock psychédélique, Syd Barrett et Robert Wyatt en tête. On traîne également pas mal dans l’ambiance arty des 70’s quelque part entre le New York de Television et Talking Heads et le Cleveland de Pere Ubu, pendant que Stella Mozgawa, batteuse chez Warpaint, nous fait une excellente Moe Tucker.
Un vrai tourbillon de fraîcheur traverse The Wink mais Tim Presley et Cate Le Bon semblent avoir paré à tous risques de chavirage, c’est juste comme il faut, pas une goutte de trop, ni de trop peu. Les petites perles s’enchaînent les unes après les autres, Can You Blame, Solitude Cola, Long Bow ou encore Morris, impossible pour moi de choisir ma chanson préférée, tant chaque titre semble surpasser le précédent.
The Wink s’impose rapidement comme un des albums de l’année, dans tous les cas, l’un des plus originaux et singuliers. Certains grinceront des dents devant tant de bizarreries alors que d’autres, dont je fais partie, se réjouiront de s’embarquer sur ce frêle mais vaillant esquif.
The Wink est disponible depuis le 16 septembre chez Drag City/Modulor.