[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]I[/mks_dropcap]l y a quelques temps de cela, quelques années, Tiny Ruins se glissait discrètement dans mes playlists . Un morceau ici ou là qui à force d’être écouté devenait de plus en plus obsédant. Le genre de morceau sur lequel on tombe par hasard à force de cliquer n’importe où, et qui revient, et sur lequel on s’attarde. Pour moi, ce fut Carriages de l’album Brightly Painted One. Une mélancolie à faire frissonner se dégage(ait) de ce morceau. Je ne connaissais pas encore Aldous Harding à cette époque, mais comme quoi la Nouvelle-Zélande fait naître des fées de la folk. On ne peut en effet nier le lien qui lie les deux artistes. Ces voix qui content de jolies histoires sans âges, ces mélodies à la fois faciles et fascinantes …
Si ses deux premiers albums lorgnaient du côté d’Alela Diane, son nouveau nommé Olympic Girls garde ces mêmes racines brutes, mais s’imprègne de pop délicatement psyché. Hollie Fullbrook n’est désormais plus seule et cela s’entend dans la composition. Ses superbes guitares à la Nick Drake sont toujours de la partie mais elles sont désormais rejointes par des synthés et des refrains plus appuyés. Tiny Ruins s’affirme, tout simplement, et dévoile de vraies chansons pop.
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[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]es trois clips dévoilés laissent transparaître cet univers à la fois rêveur et ancré dans quelque chose de plus terrien. Des chansons tout en contraste aussi, qui oscillent entre le spleen et la chaleur, à l’image du premier titre éponyme Olympic Girls, sorte de ballade solaire et nonchalante aux accents seventies. Elle laisse place à School of Design, sublime chanson portée par un orgue enfantin et par la profondeur d’un violoncelle. Celui-ci prendra une place plus importante dans How Much pour même se distordre dans une réverb très psychédélique, et se mêler à des cuivres pour un final bizarre et beau.
Je citais Nick Drake un peu plus haut, et ce n’est pas peu dire que de comparer les chansons du groupe avec le génie du Britannique. En tout cas, lorsque l’on écoute Sparklers et ses percussions comme des échos de rivière, Bounty et ses délicats arpèges de cordes ou One Millions Flowers, littéral chef-d’œuvre d’orchestration, la filiation semble évidente. My Love Leda, autre trésor dont le mellotron apporte une douce nostalgie, élève l’opus du côté de la dream pop, que l’on trouve aussi dans le dernier single Holograms. Chœurs éthérés, synthés aériens, il est question du rapport entre l’homme et la technologie : « La chanson est une sorte de conversation où le personnage affirme que la technologie nous connectera de plus en plus: nous ne serons pas simplement connectés émotionnellement ou mentalement, mais nos corps transcenderont les limites physiques et mortelles via la technologie. »
Prédiction juste ou non, c’est pour moi la musique de Tiny Ruins qui transcende les corps (et les cœurs.) Avec Olympic Girls, le groupe rejoint les grands de la folk parmi lesquels je compte également les brillants Américains de Big Thief (articles ici et ici). Des groupes qui se servent du passé pour réécrire le futur avec grâce. Et rien que cela, c’est magique.
Olympic Girls de Tiny Ruins est sorti le 1er Février 2019 chez Marathon Artists / Pias France
Tiny Ruins sera en tournée en France du 2 au 5 avril: 02/04 Allones, Péniche Excelsior; 03/04 Tourcoing, Maison Folie Hospice d’Havré; 04/04 Rouen, le 106; 05/04 Paris, Le Trabendo (Les femmes s’en mêlent).
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