En début de semaine dernière, les hostilités reprenaient pour notre plus grand plaisir, l’été, période latente où rien ne bouge, les sorties au calme plat et rien à se mettre sous la dent… rien juste de l’impatience face aux teasers qui commencent à inonder la planète Youtube ! Ce fut le cas au mois de juin, moment que l’intarissable Ty Segall a choisi pour nous balancer un teaser bien senti laissant présager un album de bonne facture !
On commençait à s’inquiéter pour lui, quand on sait que ce génie de 27 ans a sorti pas moins de 13 albums depuis 2008, entre les albums solos et les collaborations… oui, oui Messieurs Dames, 13 albums et c’est sans compter sur ce nouveau bébé, Manipulator, 14ème du nom qui est sorti la semaine dernière chez Drag City.
Un album à part sans doute, Segall a travaillé plus d’un an sur ce projet, une première pour lui, et ça s’entend, un double LP, 17 titres, pas moins de 46min de pur plaisir… et de rock sous toutes ses facettes ! Ou comment réussir à condenser toutes ses influences dans un album !
La base reste la même, et est la marque de fabrique de Segall, du rock garage à pleine guitare, mais pas que, le garçon s’embarque sur des nouvelles sonorités musicales en lorgnant vers le psyché et la pop.
Et ça commence très fort, avec ce clavier entêtant sur l’intro de Manipulator, titre éponyme de l’album, superposition de grattes endiablées, ce son très 70’s, ça sent bon la chaleur californienne, des fuzz à plus savoir où donner de la tête, la couleur est annoncée ! Et voilà que se pointe mon morceau préféré de l’album, Tall Man Skinny Lady, ce riff est efficace à souhait, on a envie de prolonger l’été en sautant partout, un tube en puissance, et un clin d’œil certain à White Fence dont Segall a produit l’album cette année. Et ça s’enchaîne à un rythme effréné, je ne sais plus où donner de la tête, je voyage dans le temps, entre les Beatles, Hendrix, les Who, Led Zeppelin, les Rolling Stones en passant par le grunge, Nirvana es-tu là ? J’en passe et des meilleures, cet album me fait l’effet d’un aboutissement dans la carrière de Ty Segall.
C’est du lourd, très lourd, que nous envoie le jeune californien de Laguna Beach, des solos de grattes épiques, une batterie qui tabasse, excusez-moi du terme mais sur It’s Over ou encore Feel, on ne peut que s’incliner ! Parfois il vient nous surprendre avec des morceaux plus doux comme Green Belly et ses harmonies vocales très 60’s. Pour conclure je dirais que Manipulator c’est en quelque sorte la manipulation des influences et de tous les genres que Segall affectionne en un seul album !
Un petit bijou à découvrir mais surtout à se procurer dès maintenant en CD, vinyle ou cassette ! A acheter ici et chez tous les bons disquaires, indés s’il vous plaît ! Non mais !