[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#bd2461″]E[/mks_dropcap]n cette année anniversaire des événements de Mai 68, Jean-Christophe Bailly a voulu désamorcer l’hommage en écrivant un livre personnel sur ce qu’il a vécu à ce moment-là.
Dans Un Arbre en Mai, l’auteur du Dépaysement, Voyage en France (paru en 2011 chez le même éditeur) n’effectue pas un essai sur l’esprit de Mai 68 et ne relate pas les événements comme historien. Il raconte ses souvenirs qui prennent au fur et à mesure l’apparence d’un rêve.
On peut être surpris par l’aspect austère de ce récit. Jean Christophe Bailly explique dans un texte complétant ces 70 pages, que ce texte a été écrit en 2004 et que son ambition à l’origine était plus importante. On comprend alors que l’écrivain ne souhaite pas en rajouter sur Mai 68 dont on a dit tant de choses et qu’on a parfois voulu minimiser, voire faire oublier. Dans ce texte, on ressent ces impressionnantes agrégations d’éléments qui ont mené vers la révolte. Celle-ci en devient une évidence tant tout était réuni pour l’explosion.
En peu de pages, Bailly nous embarque dans son vécu comme pour nous prouver que Mai 68 a bien eu lieu, déposant son empreinte dans l’évolution de nos sociétés. Grâce sans doute à cette écriture si juste, nous sommes surpris d’en saisir son aspect magique. Jean-Christophe Bailly se transforme ainsi en conteur, nous racontant une fable véridique sur des jeunes gens en quête de détrôner les vieux rois.