Toi qui des héros le vibrant panache escompte
En entrant ici-bas tout espoir abandonne
Car de la grande Histoire, on a changé la donne
Ce soir « It’s murder time » et on solde les comptes
Bienvenue dans la nuit de la fornication
Aux relents purulents de la nation humaine.
Rorschach son coryphée enivré par la haine
Taillade avec ardeur cette déréliction
A l’épique chanson d’un âge d’or ancien
Succède l’action minée par l’apathie
Aux ralentis funèbres évidés d’empathie
Snyder du crépuscule est le grand plasticien.
Qu’importe les élans dorés de l’uchronie
L’apocalypse est là, avec ou sans victoire
Et c’est le chant du cygne, veule et blasphématoire
Qu’entonnent les héros saturés d’ironie
Puzzle temporel dépourvu de tout fard
Le récit fouille au cœur d’obscures fondrières
Familles suppliciées, origines ordurières :
Ça a toujours été et restera « trop tard ».
Les héros fatigués contemplent avec terreur
La pourriture ambiante gangréner la planète
Le Dieu nucléaire abandonne sa quête
Et laisse les humains fomenter leurs erreurs.
Etrange association que celle du spectacle
D’une horloge en cristal, ou de vaisseaux fantômes
Pyramide glaciaire ou napalm à l’atome…
C’est toujours du néant que l’on se fait l’oracle.
Le verdict “One big joke” asséné sur l’humain
Fonde un ordre nouveau construit par l’artifice
D’un ennemi commun, glorieux sacrifices
Pour quelques illusions sur de beaux lendemains.