Les années 90 furent des années fastes pour le rock indé américain. Dans le sillage de Sonic Youth, une pléthore de groupes apparurent toutes guitares en avant et nombre d’entre eux comptaient en leur sein une jeune fille bien décidée à prouver que les femmes pouvaient envoyer également du lourd.
Vingt ans plus tard, Katie Crutchfield, jeune américaine de 26 ans reprend le flambeau des Juliana Hatfield ou Liz Phair au sein de son Waxahatchee pour son 3ème album dénommé Ivy Tripp.
Waxa…quoi ? Waxahatchee, c’est le nom qu’elle choisit après avoir séjourné près de Waxahatchee Creek en Alabama pour l’enregistrement de son 1er album solo American Weekend. S’ensuivit ensuite le plus rock Cerulean Salt et aujourd’hui donc ce Ivy Tripp.
Enregistré en compagnie de Kyle Gilbride et Keith Spencer, membres de Swearin’, le groupe de sa sœur Allison, Ivy Tripp s’inscrit dans la lignée de son album précédent, avec plus de profondeur et de maturité.
En 13 chansons, Waxahatchee balance entre le classique guitares-basse-batterie et des moments plus doux à base de clavier ou de guitare acoustique.
Dès l’abrasif Breathless, on est frappé par la voix de Katie Crutchfield, plus présente, plus sûre d’elle-même, prête au combat. Under A Rock, Poison ou The Dirt nous replongent avec nostalgie et plaisir dans un indie rock très 90’s (Breeders, Veruca Salt).
L’album est cependant encore plus intéressant quand Waxahatchee se détache de ses influences trop marquées, ainsi la boite à rythme cheap de La Loose, la jolie ballade Stale By Noon ou le piano de Half Moon donnent une autre envergure au disque, cassant une certaine monotonie pour garder l’auditeur attentif et enthousiaste jusqu’au bout. La très belle folk song Summer Of Love et le très Pavement Bonfire pour terminer l’album en points d’orgue confirment tout le talent de Waxahatchee.
Ivy Tripp est disponible depuis le 06 avril chez Merge Records.
Waxahatchee viendra également nous présenter son album fin mai (avec Steve Gunn et Ducktails le 27 à la Maroquinerie en particulier).