[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e premier livre de Emanuele Tonon traduit en français est une oeuvre de souffrance. De souffrance et d’amour.
En exergue l’auteur donne le ton avec une citation de Job I:21 :
Nu, je suis sorti du sein de ma mère et nu j’y retournerai.
La mère est le sujet central de La prime lumière. La mère, morte, laissant le fils à son désespoir, à ses regrets, ses remords et à l’écriture.
Emanuele Tonon écrit ses souvenirs, ses doutes, sa tristesse et c’est presque d’une façon impudique qu’il nous raconte sa vie avec sa mère et esquisse cette vie sans elle.
Emmanuele Tonon livre un cri dans ce livre. Un cri de révolte contre le sort, contre Dieu (Tonon a passé 7ans dans un couvent franciscain) qui a permis la mort de sa mère.
Le livre de Tonon aborde aussi les tourments sociaux et financiers de cette mère qui donnera sa vie pour faire vivre sa famille en ayant pour résultat qu’une bien maigre vie, des galères, et au final un fils dépensier désintéressé de toute « responsabilité ».
Encore des regrets pour Emanuele Tonon…
Le premier livre de Tonon (encore non traduit) Il nemico dénonçait les injustices faites aux ouvriers. La prime lumière centrée sur la famille dénonce de nouvelles injustices : la mort et l’abandon.
L’oeuvre de Emanuele Tonon semble vouloir mettre en exergue toutes les injustices que le monde impose aux « petites gens. » Une oeuvre forte et douloureuse, témoin du « réel » et de ce monde contemporain parfois si âpre. Une écriture émotionnellement forte dont on ne ressort pas indemne.
La prime lumière, Emanuele Tonon, traduit de l’italien, par Laurent Lombard, paru le 10 mars 2016 aux Editions Verdier