[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]U[/mks_dropcap]n gamin facétieux sur la pochette, un titre d’album assez gonflé, Yawn signifiant bâillement dans la langue de Shakespeare, Bill Ryder-Jones continue son œuvre entre nostalgie et cet humour ironique propre aux musiciens nés au bord de la Mersey.
Pour enfoncer le clou, il nous précise même qu’il y a du bon de raconter sa peine aux autres en introduction de ce quatrième album absolument renversant.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]S[/mks_dropcap]i le beau Bill ne cesse de se plonger dans ses racines et sa jeunesse comme on peut le découvrir sur ses épatants Home Recordings, chacun de ses albums le voit évoluer et innover dans un style différent et n’ont en commun que l’immense talent de notre bonhomme.
If… lorgnait vers la musique contemporaine classique, A Bad Wind Blows My Heart se faisait folk alors que West Kirby County Primary le renvoyait à ses premiers amours musicaux entre pop et rock, comme au bon vieux temps de The Coral.
Cette fois-ci, c’est le slowcore qui est à l’honneur tout le long de ces 10 chansons qui prennent le temps de s’installer et nous projettent vers Red House Painters ou Low.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]P[/mks_dropcap]roduit par ses soins et mixé par Craig Silvey (Portishead), Bill Ryder-Jones y accueille tout aussi bien des jeunes pousses comme Our Girl ou The Orielles que des illustres anciens comme le grand Michael Head. Une oreille dans le passé, l’autre bien ancrée dans le présent, Yawn est un disque intemporel, long en bouche, semblant suspendre le temps pour un moment de grâce et de recueillement.
Il est difficile voire impossible de privilégier tel ou tel titre tant l’ensemble frise l’excellence en permanence, porté par la voix splendide, toute en nuance et murmure, de Bill Ryder-Jones et ses guitares poignantes. Néanmoins, il nous paraît indispensable de citer l’inaugural There’s Something In Your Mind, le flamboyant Mither ou Don’t Be Scared, I Love You, gros frissons garantis, ne pas oublier les mouchoirs, particulièrement indispensables pour ces splendides ballades que sont John ou Recover !
À 35 ans, Bill Ryder-Jones nous offre là, son plus bel album, sommet d’une discographie déjà remarquable. Yawn s’impose d’emblée comme un disque majeur par un artiste aussi discret qu’ambitieux.
Yawn est disponible depuis le 2 novembre chez Domino Records et Bill Ryder-Jones fera la première partie de Gruff Rhys le 19 novembre au Badaboum, affiche de rêve pour concerts immanquables !
Retrouvez la playlist des musiques que Bill Ryder Jones écoute en ce moment tout à l’heure sur Addict-Culture !