[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#dd3333″]L[/mks_dropcap]a lecture du Journal de Tosa réédité en mai 2018 aux éditions Verdier est un voyage temporel, géographique mais aussi à travers l’histoire de la littérature japonaise. Rédigé au Xème siècle par Ki no Tsurayuki et traduit par René Sieffert, ce journal raconte le périple du gouverneur de la province de Tosa et de sa suite vers Kyoto. Ce voyage par la mer est long, rythmé par les avaries et les festins dans les ports d’escales.
Ce qui fait la particularité de ce texte élégant et sophistiqué est la langue utilisée par le poète. Il est rédigé en Kana (caractères spéciales de l’écriture japonaise) mais aussi écrit dans la langue utilisée principalement par les femmes de cette époque. C’est d’ailleurs ce que remarque René Sieffert dans la préface, le texte est écrit du point de vue d’une femme de la suite du gouverneur. En somme, pour résumer ces considérations littéraires, ce texte provoque une révolution dans la tradition littéraire de cette époque en bouleversant les codes.
Néanmoins, inutile d’être un spécialiste en littérature japonaise pour apprécier ce voyage. On navigue dans des paysages qu’on imagine être identiques aux estampes, subtiles et enivrants.