[mks_icon icon= »fa-star-o » color= »#fffff » type= »fa »] [mks_highlight color= »#fffff »] Les coups de cœur de Monica[/mks_highlight]
La Destinée, la Mort et moi, comment j’ai conjuré le sort
La Destinée, la Mort et moi, comment j’ai conjuré le sort : parce que les livres qui nous font pleurer de rire ne courent pas les librairies. Encore moins ceux qui nous font aussi réfléchir en même temps. C’est le talent de S.G. Browne, prouvé à nouveau cette année par son dernier roman paru aux jeunes éditions Agullo. Fable, roman fantastique, ovni narratif où Dieu s’appelle Jerry, le Sort se fait nommer Sergio et tombe amoureux d’une mortelle… quant à la Destinée, drôlement demandeuse de « la chose », elle paraît sortir d’un Marvel. A offrir, à s’offrir pour oublier cette année morose !
S.G. Browne, La Destinée, la mort et moi…, Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Morgane Saysana, Agullo éditions, septembre 2016
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[mks_icon icon= »fa-star-o » color= »#fffff » type= »fa »] [mks_highlight color= »#fffff »] Les coups de cœur de Velda[/mks_highlight]
Nous avons toujours vécu au château
Réédition bienvenue du chef d’œuvre méconnu de Shirley Jackson, auteure américaine morte en 1965 à l’âge de 48 ans. Shirley Jackson a inspiré quelques films cultes, parmi lesquels l’effrayant La maison du diable, de Robert Wise (1965), d’après son roman The Haunting of Hill House, que Stephen King considérait comme un des meilleurs romans fantastiques. Dans Nous avons toujours vécu au château, Shirley Jackson distille savamment l’angoisse, mais aussi la magie de l’enfance, celle de l’imaginaire tout-puissant, y compris contre l’invraisemblable vérité… La traduction, comme toujours sensible et intelligente, de Jean-Paul Gratias, rend parfaitement justice à ce texte ensorcelant.
Shirley Jackson, Nous avons toujours vécu au château traduit de l’américain par Jean-Paul Gratias Rivages / Noir
Cargo Sobre
Un journal de bord, quelle drôle d’idée ! Quand il s’agit de celui d’un auteur comme Thierry Marignac, vous n’avez pas à craindre l’ennui. En 2013, Thierry Marignac est au creux de la vague. Dans ces moments-là, il faut une rupture totale avec la vie qui va mal, et le monde qui n’a rien de réconfortant. Marseille – New York en porte-conteneurs, sur un bateau où l’alcool est interdit : une rupture en forme de cure. Entre confession / mise à nu et souvenirs de rencontres touchantes et étonnantes, ce livre est un bijou signé par un pirate de la littérature française, auteur méconnu qu’il serait temps de reconnaître. On regrette amèrement, finalement, que l’auteur ait atteint si vite Port Elizabeth. On l’aurait bien accompagné un peu plus loin encore….
Thierry Marignac, Cargo sobre, éditions Vagabonde
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[mks_icon icon= »fa-star-o » color= »#fffff » type= »fa »] [mks_highlight color= »#fffff »] Les coups de cœur de Marianne[/mks_highlight]
La Revue dessinée
Le treizième numéro de La revue dessinée, confirme son utilité au sein des revues d’actualités. L’équipe d’auteurs et illustrateurs, les différents reportages et angles de vue, en font un objet de grande qualité qui saura plaire aux aficionados de « l’actu différemment ». Rappelant ses camarades XXI, l’équipe de LR propose tous les trois mois un recueil de textes et d’images de 228 pages. « A la fois coup de cœur et coup de colère, les six amis (qui l’ont lancée en 2011 – ndlr) décident de se lancer dans l’aventure de l’enquête, du reportage, des sciences, de l’histoire, du fait divers… en bande dessinée. »
Quelques exemples de dossiers thématiques qui sauront vous convaincre de la diversité et de la richesse des sujets abordés : La saga du gaz de schiste, Amesys et Kadhafi, la vie privée sur internet et le droit à l’oubli, votre postier : ce couteau suisse, contre les emprunts toxiques : quel antidote ?, ainsi que de nombreuses autres réjouissances. Utile, intelligent, maîtrisé et beau : le parfait présent qui fait du bien !
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[mks_icon icon= »fa-star-o » color= »#fffff » type= »fa »] [mks_highlight color= »#fffff »] Les coups de cœur de Barz[/mks_highlight]
L’Etoile du Hautacam
Un quarantenaire faisant le deuil de sa grand-mère se voit propulsé dans un univers parallèle perché à 15 km d’altitude. Un conte moderne sur la désillusion, sous des allures d’aventure fantastique et de blockbuster hollywoodien. Étrange, fascinant et triste : un roman troublant de bout en bout. (Découvrez notre entretien avec Pierric Bailly ici, et une plongée dans son univers romanesque ici).
Pierric Bailly, L’étoile du Hautacam, P.O.L, 2016.
Histoire de la littérature récente
Olivier Cadiot part d’un constat : tout le monde, autour de lui, semble dire que la Littérature (avec un grand L) est morte depuis bien longtemps et qu’il ne resterait que des textes préfabriqués pour le commerce. L’auteur, malicieux et joueur, décide donc de mener l’enquête et cherche à débusquer ce qui fait encore littérature de nos jours. Rassurez-vous, je peux spoiler le dénouement : la littérature n’est pas morte. Un livre réjouissant.
Olivier Cadiot, Histoire de la littérature récente – Tome 1, P.O.L, 2016.
Tropique de la violence
Marie, une jeune infirmière métropolitaine, part exercer à Mayotte, le dernier département français. Elle y adopte un enfant abandonné par sa mère comorienne. Moïse a les yeux vairons et sa mère biologique avait averti Marie : il est possédé par le djinn. Politique, tragique, poétique : tout simplement magnifique et indispensable. (Voir la chronique complète ici)
Nathacha Appanah, Tropique de la violence, Gallimard, 2016.
Spada
Tout démarre comme un polar : dans les rues de Bucarest, quelques crimes se succèdent. Les victimes ont toutes en commun d’être des voyous de la minorité tzigane. Plutôt que de s’intéresser à une simple enquête pour démasquer le supposé serial killer (surnommé Le Poignard), l’auteur va nous plonger dans les coulisses des pouvoirs politico-médiatiques : comment s’empare-t-on d’un fait divers pour faire monter le populisme, vendre des journaux, gagner des élections ? Du pouvoir ou de l’opposition, hommes politiques et journalistes s’apprêtent même à déclencher un conflit inter-ethnique sanguinaire qui pourrait nous rappeler, par exemple, celui du Rwanda. Frappant et universel.
Bogdan Teodorescu, Spada, traduit du roumain par Jean-Louis Courriol, Agullo, 2016.
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[mks_icon icon= »fa-star-o » color= »#fffff » type= »fa »] [mks_highlight color= »#fffff »] Les coups de cœur de Célina[/mks_highlight]
Tomi Unger forever
Voici un catalogue d’exposition consacré à un illustrateur génial et nécessaire, l’Alsacien peut-être le plus célèbre au monde, Tomi Ungerer. Le Musée strasbourgeois qui porte son nom fête les 85 ans de l’artiste avec une exposition stimulante regroupant 100 dessinateurs qui, chacun à sa manière, saluent le talent de Maître Tomi. On y trouve ainsi des illustrations de Dupuy, Berbérian, Martin Veyron, Margerin, Florence Cestac, Baudoin, David B., Rabaté, Grégoire Solotareff, Catherine Meurisse, Blutch, Willem… Il y a également des archives comme ce dessin de Maurice Sendak dédié à son ami Tomi. Une exposition qui retrace l’exubérante et protéiforme œuvre de Tomi Ungerer, l’homme aux 40 000 dessins ! Tous les univers de cet « ogre humaniste et facétieux » sont présentés : satire, érotisme, jeunesse, art de l’affiche, dessin d’observation. L’exposition se tient du 19 novembre 2016 au 19 mars 2017. Alors si vous n’avez pas d’escapade alsacienne prévue, eh bien ce catalogue est pour vous.
Collectif, Tomi Ungerer forever, Éditions Les Arènes, novembre 2016
Sur le chemin des glaces
Voici la réédition d’un autre récit de quête et de résistance, celui du périple qu’effectua à pied ( ! ) Werner Herzog de Munich à Paris, à l’automne 1974, dès qu’il sut que son amie Lotte Eisner, critique et historienne de cinéma, était au plus mal et allait sans doute mourir. Ce fut une impulsion : il se mit en tête qu’il arriverait à vaincre la mort de Lotte s’il parcourait tout ce chemin jusqu’à Paris à pied, en solitaire. Ce journal de voyage est incroyable. Werner Herzog marche, sans s’arrêter, du 23 novembre au 14 décembre 1974, animé d’une énergie, d’une force, rageuses, herculéennes. Il peut avaler jusqu’à soixante kilomètres par jour… Il déplace littéralement les montagnes. Les paysages qu’il traverse sont imbibés de pluie, balayés par des tempêtes de grêle et de neige. Qu’importe, il continue, encore et encore. Est gagné tour à tour par l’euphorie, le découragement, la plénitude. Il éprouve la douleur cuisante de la solitude et du corps qui ne s’accorde aucun repos, si ce n’est la nuit pour dormir dans des granges ou des maisons inhabitées. Ce texte bref d’une centaine de pages est d’une impressionnante densité, mené à un rythme d’enfer. Aucun obstacle n’arrête le combattant Werner Herzog pour arriver au chevet de son amie. Tel un Aguirre ou un Fitzcarraldo, il est en lutte, toujours, affrontant les éléments, le Grand, l’Impossible…
Werner Herzog, Sur le chemin des glaces, traduit de l’allemand par Anne Dutter, Petite Bibliothèque Payot, novembre 2016
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[mks_icon icon= »fa-star-o » color= »#fffff » type= »fa »] [mks_highlight color= »#fffff »] Les coups de cœur de Delphine[/mks_highlight]
L’enculeur de mouches et autres métiers improbables
Cireur de pompes, casseur de sucre sur le dos ou encore tireur de plans sur la comète, voici un petit livre très utile si vous êtes en pleine reconversion professionnelle ! Un inventaire de métiers improbables, tous aussi farfelus les uns que les autres.
L’enculeur de mouches et autres métiers improbables, E. TREDEZ, Le Castor Astral.
L’art à table
Benjamin CHAUD croque avec humour 32 artistes dans un petit livre en forme d’hommage aux peintres et aux petits plats qui ont marqué son parcours. Un petit cadeau délicieusement parfait !
L’art à table, Benjamin CHAUD, Hélium