[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]O[/mks_dropcap]h la jolie surprise de cette fin d’année ! Après s’être attaqué aux violences conjugales avec « La paix des ménages », Anamosa, remet les pieds dans le plat avec cet excellent ouvrage sur le sexisme dans le sport. Béatrice Barbusse, ancienne championne de handball, seule française à avoir présidé un club de sport masculin et sociologue, enfonce la porte à peine entrouverte et dénonce un système dangereux.
Grâce à des extraits du journal qu’elle tient depuis 2007, l’autrice nous implique réellement dans des expériences véridiques et douloureuses : le sexisme hostile qui impose des restrictions aux rôles féminins, le sexisme ordinaire qui invisibilise et dénigre, le port du voile, la sexualisation des joueuses et leur besoin de se « féminiser » pour contrebalancer l’image masculine induite par la pratique d’un sport, la place des femmes dans le management.
Rien n’est laissé au hasard et ça soulage. Ça me soulage en temps que femme qui n’aime pas le sport de comprendre pourquoi je ne l’aime pas. Je ne me sens pas concernée. Parce que le sport et toute son institution m’en écarte.
La société à du mal à féminiser le sport qui est un milieu d’homme depuis l’antiquité, ce par quoi il fallait passer pour être viril. « Le sport est historiquement une activité masculine faite par les hommes et pour les hommes afin qu’il restent des hommes » comme le souligne très bien l’autrice.
Rien d’étonnant à ce que nous devions jouer des coudes. Nous prenons des coups car nous ne sommes pas à notre place. Le chemin tortueux, semé d’embûches, est tracé. Reste maintenant à l’agrandir et le sécuriser. Pour cela il va falloir être solidaire, serrer les dents et jouer collectif. Les femmes d’abord vont devoir, malgré leurs différences s’entre-aider. Les hommes ensuite vont devoir apprendre à nous faire de la place. Tout cela prendra du temps mais l’espoir est là. Et ce livre nous en donne. Beaucoup.
Béatrice Barbusse réussi dans cet ouvrage un périlleux exercice : parler des femmes dans le sport sans tomber dans les clichés et aborder les multitudes de problèmes que l’on y trouve sans culpabiliser. Une réussite.
Pour en savoir plus sur la maison d’édition Anamosa : leur site internet et leur page Facebook