[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#b39a0e »]P[/mks_dropcap]our quelques milliers (centaines ?) de fans transis, dont votre humble serviteur fait bien entendu partie, de Bluffer’s Guide To The Flight Deck, l’annonce d’un nouvel album de Flotation Toy Warning a quelque chose de miraculeux.
13 ans en effet que nous attendions avec plus ou moins d’espoir la suite de ce merveilleux premier disque qu’on craignait de classer définitivement dans les œuvres uniques et incomprises, quelques happy few désespérés mis à part.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#b39a0e »]Q[/mks_dropcap]uelque part entre le Deserter’s Song de Mercury Rev et The Sophtware Slump de Grandaddy, Bluffer’s Guide To The Flight Deck est un album magistral, voyage baroque dans les étoiles dans le sillage d’une fusée faite de bric et de broc. On envie déjà les nouveaux auditeurs qui se mettront pour la première fois entre les oreilles Happy 13, Donald Pleasance et autres Fire Engine On Fire Pt. 1 & 2, pour ne nommer quelques unes de ces chansons toutes aussi merveilleuses les unes que les autres.
Je garde encore le souvenir ému de leur prestation à La Route Du Rock en 2004, remarquable de bout en bout, quand bien même le groupe avait le redoutable honneur d’ouvrir la journée face à un public encore clairsemé, et plutôt en attente de Phoenix ou Air, les vedettes du jour. Pour ma part, le festival aurait pu s’arrêter là, que j’en aurais totalement satisfait, tant j’étais aux anges devant de telles mélodies célestes !
L’aventure de Flotation Toy Warning avait commencé quelques années plus tôt, en 2001 à Londres autour de son leader Paul Carter. Ben Clay (guitare et basse), Colin Coxall (batteries), Nainesh Shah (guitare, basse et voix), Vicky West (claviers et voix) le rejoignent pour 2 EPs sortis l’année suivante, les remarquables I Remember Trees et The Special Tape, avec l’immense Popstar Researching Oblivion en ouverture.
La suite sera donc bien longue à venir, le groupe sort rincé de ses aventures musicales, vie familiale et professionnelle oblige, Flotation toy Warning est mis en jachère pendant de longues années, malgré l’insistance de Talitres pour que Paul Carter se remette au travail avec ses petits camarades.
Un début d’espoir naîtra ainsi en 2011 avec la sortie d’un premier single, When The Boat Comes Inside Our House/A Season Underground (également présents sur l’album, mais dans de nouvelles versions), puis plus rien, jusqu’à l’écoute d’un nouveau morceau, Controlling The Sea, qui ouvre The Machine That Made Us, et enfin, oui enfin, la confirmation de la sortie fixée au 16 juin 2017.
Flotation Toy Warning est donc de retour, la première écoute commence, fébrile et impatiente !
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#b39a0e »]I[/mks_dropcap]l suffit de quelques secondes, dès l’entame de Controlling The Sea pour s’en trouver rassurés, Flotation Toy Warning reste et restera un groupe à part, à l’univers musical sans équivalent.
Le line-up d’origine a peu changé, Paul Carter continue d’enchanter de sa voix d’ange déchu, Ben Clay, Nainesh Shah et Vicky West l’entourent amoureusement de leurs doigts de fées et leurs chœurs paradisiaques. Seule la discrète batterie a changé de propriétaire, puisque c’est dorénavant Steve Swindon aux baguettes.
Le groupe prend toujours le temps d’installer leurs morceaux, qui oscillent le plus souvent entre 6 et 7 minutes avant The Moongoose Analogue, le faramineux final de 12 minutes, long morceau à tiroirs remplis de trésors, et continue de ne faire aucun effort pour le téméraire DJ qui voudrait lancer des titres comme Due To Adverse Weather Conditions, All Of My Heroes Have Surrendered ou Everything That Is Difficult Will Come To An End !
L’écoute successive des 2 albums efface le temps, tant leur musique semble intemporelle et touchée par la grâce. Voix angéliques, arrangements subtils, Flotation Toy Warning applique la même recette, incomparable et fascinante, comme si vos meilleurs amis et voisins, décidaient, avec les moyens du bord, de se plonger dans l’œuvre des Zombies ou de The Millenium.
[mks_pullquote align= »left » width= »300″ size= »22″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#b39a0e »]Il est difficile, voire impossible de sortir un morceau plutôt qu’un autre, tant chaque chanson charrie son lot d’émotions et nous touche comme jamais, comme si on retrouvait un amour de jeunesse et qu’on découvrait que la flamme ne s’était jamais éteinte.[/mks_pullquote]
Les quelques notes de guitares de To Live For Longer Slides, les chœurs tout simples mais si poignants de The Moongoose Analogue, la voix tire-larmes, entre cabaret burlesque et ballade au coin du feu, de Paul Carter sur Everything That Is Difficult Will Come To An End, les envolées célestes sur une rythmique trip-hop de King Of Foxgloves… je pourrais toutes les citer, j’ai même le sentiment d’avoir encore tant à découvrir, The Machine That Made Us est une merveille, à vous faire croire en l’existence de Dieu et la paix dans le monde, c’est dire si c’est juste improbable. Pourtant Flotation Toy Warning réussit à nous convaincre, avec un nouvel album qui donne envie de pleurer de bonheur.
The Machine that Made Us est disponible le 16 juin grâce à la foi inébranlable de nos amis de Talitres.