[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#800000″]P[/mks_dropcap]ourquoi lire la biographie d’un artiste qu’on admire ? Le vécu éclaire-t-il l’œuvre ? Si l’artiste fait passer l’individuel à l’universel, lire sa biographie, ce serait revenir à son individualité ? Au fond, à ce qui l’a construit ? Découvrir sa vie, ce serait chercher ses failles, ses blessures, chercher à comprendre ce qui l’a poussé à créer ? Pourquoi pas.
Dans Kate Bush, Le temps du rêve (Le mot et le reste), rien de croustillant à se mettre sous la dent. L’artiste a somme toute une vie banale. L’objet de l’ouvrage, c’est de condenser un peu moins de 60 ans d’une vie parsemée de musique et de danse, de fidélité à des familles, de sang ou d’art. Presque 60 ans à construire une œuvre devenue culte, comme l’atteste le succès du come-back scénique de la dame il y a 3 ans. Et tout ça, tout en cherchant à mener une vie normale, loin des sunlights, des tropiques, dans la campagne anglaise.
Frédéric Delâge transcrit l’exigence, le perfectionnisme et la force d’une femme se mouvant dans un milieu dominé par les hommes. Sa curiosité à l’égard des technologies et des sonorités venues d’ailleurs, lui permettant de façonner sa musique selon son bon désir, quitte à y revenir des années plus tard.
Cette biographie donne envie de réécouter chacun des disques de Kate Bush, d’en discerner les variations, de les remettre dans le contexte culturel de l’époque, de mettre en valeur leurs côtés novateurs, sans pour autant faire perdre leur magie.
En filigrane, ce que ce livre explique, c’est comment une femme est devenue une inspiration pour des générations d’artistes, et pourquoi elle doit encore le rester. Évidemment pour son œuvre, mais aussi pour sa force de caractère et son inaltérable volonté. Kate Bush mérite son culte.