[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]D[/mks_dropcap]u post-rock des écossais, je vous en avais fait un article fleuve balayant les huit premiers albums, à l’occasion de la sortie d’une belle compilation intitulée Central Belters. Depuis cette date, le groupe a continué ses trajectoires transversales avec notamment, l’illustration sonore du documentaire Atomic.
John Cummings a quitté le navire mais ceci n’a pas empêché le groupe de revenir très en forme en cette fin d’été 2017 avec un truculent Every Country’s Sun, condensé expérimenté qui prolonge l’effort synthétique des dernières productions avec une entame qui s’étire sur quasiment dix minutes de progressives montées savantes (Coolverine).
Sans transition, il nous est proposé un format plus immédiat avec le très attractif Party In The Dark, nouveau maillon tenté par un chant sous effet de vocoder et sur lequel s’appuie une structure au rock plus accoutumé de diffusions massives. Impossible de ne pas songer à certaines compositions issues de l’inusable Hardcore Will Never Die, But You Will sorti en l’an de grâce 2011.
Je pourrais alors dire que Every Country’s Sun s’amuse à jongler avec un passé, un présent et je l’espère un avenir à base d’ambiances aussi contemplatives que remuantes. Les nombreuses traces laissées ici peuvent s’apparenter à un patchwork de pistes inspirées par une matière déjà étiquetée par Mogwai. C’est une évidence mais, surtout, une observation limitative car l’approche décortiquée des choses me semble bien plus noble. Celle qui ajuste le tir pour que les étapes temporelles octroient, au fur et à mesure, une relecture actualisée de leur propre imagination féconde.
Comment pourrait-on être blasé par cette musique qui prend autant au cœur qu’aux tripes ? Crossing The Road Material réussit, par exemple, à conférer un accent émotionnel et humanisé aux cordes de guitares. Une fois encore, il est question de chair de poule en plein cagnard !
Le centre du disque s’évertuera, de son côté, à napper l’espace de douces rêveries (point culminant avec le minimalisme sublime de la piste intitulée Aka 47 sans oublier l’éthéré 1000 Foot Face)
Une zone de tranquillité qui tranche avec un final époustouflant de démesures calculées et notamment dans le retour de sueurs d’Old Poisons… Preuve indécrottable que Mogwai n’a pas fini de nous surprendre avec ses murs de sons gigantesques, de nous ballotter de plages placides en tourbillons piquants.
Le titre ultime, qui donne son nom à l’œuvre nouvelle, pourrait même figurer au palmarès des grands exploits issus d’une discographie de plus en plus abondante et impeccable. Vingt ans après la sensation provoquée par Young Team, l’affection à l’égard de ces garçons reste intacte !
L’album est sorti depuis le 1er Septembre chez Rock Action Records.
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