
Jesse Sykes & The Sweet Hereafter
Forever, I’ve Been Being Born
Ideologic Organ
28 Novembre 2025
Pour certains, c’est un retour aussi espéré qu’inattendu, pour d’autres, on l’espère, ce sera une merveilleuse découverte, Jesse Sykes & The Sweet Hereafter reviennent nous enchanter après nous avoir laissé orphelins de leurs superbes chansons country-folk pendant près de 15 ans.
L’album s’intitule Forever, I’ve Been Being Born, leur cinquième d’une carrière commencé en 2002 avec l’exceptionnel Reckless Burning et mis en pause après le départ de leur section rythmique à la sortie de Marble Son en 2011. Entre les deux, Oh, My Girl et Like, Love, Lust & The Open Halls Of The Soul ont fait également partie des plus beaux disques des années 2000.
Fruit de 10 ans de composition commune entre Jesse Sykes et le guitariste Phil Wandscher, ex-membre des mythiques Whisleytown, Forever, I’ve Been Being Born parait sur Ideologic Organ, le label de Stephen O’Malley de Sunn O))), qui, malgré des styles très différent a toujours soutenu le groupe de Seattle.
C’est d’ailleurs à l’occasion de la sortie d’Éternelle Idole, l’album de Stephen O’Malley en 2015 (10 ans déjà…) que j’avais pu exprimer en ces lieux toute mon admiration pour la voix unique de Jesse Sykes. Elle contribue en effet en premier lieu à la magie de leurs chansons, aujourd’hui comme hier, le premier single, Gentle Chaperone nous avait de suite collé des frissons, surtout qu’en plus, il nous donnait l’occasion d’y entendre également la toute aussi fabuleuse Marissa Nadler.
Vous l’avez compris, Jesse Sykes pourrait chanter la danse des canards que je serais fan mais heureusement, elle poursuit plutôt dans de belles chansons profondes et aériennes, sur lesquelles la guitare de Phil Wanscher trace de superbes arabesques autour de sa partenaire. C’est ainsi que Feather Treasure nous plonge dans un abime de plaisirs, perturbé par quelques vibrations électriques, alors que Dewayne ou I Still Hear Lorelei débordent d’une douceur infinie.
Forever, I’ve Been Being Born est un disque de recueillement et de contemplation, abordant le temps qui passe et ses ravages, Winter’s Empty Pages ou Dead End Pools le font avec élégance, alors que le splendide Oh My Sitter est un superbe hommage à sa nourrice. Le disque ne cesse de séduire, jusqu’au parfait A New Medium, le morceau le plus sombre et rugueux d’un fascinant disque.



