[mks_dropcap style= »letter » size= »83″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e whisky tient un rôle primordial dans ce premier roman d’Andrew Ervin.
Nous sommes en Écosse, sur la petite île Jura, celle-là même où George Orwell a conçu et écrit son fameux 1984.
Notre héros, Ray, fasciné par cette œuvre, grâce à laquelle il a pu percer dans la publicité en proposant des théories issues du livre, a décidé de se retirer sur l’île.
En effet, il est en plein divorce et en pleine crise de conscience.
Certes, il a gagné beaucoup d’argent avec ses théories mais elles ont été la cause de fermetures d’usines. A cause de lui des ouvriers, peut-être amis avec son père, se retrouvent sans travail. En pleine dépression, au milieu d’un divorce douloureux, Ray décide sur un coup de tête de partir pour Jura.
Son séjour là-bas ne sera pas de tout repos.
Entre un temps exécrable, des habitants plus ou mois nationalistes, une jeune fille plutôt désirable mais mineure et des cuites mémorables, Ray ne se sent pas vraiment en vacances. Son introspection est difficile.
Reste le whisky du cru. Fameux et délicieux.
Andrew Ervin nous propose un roman doux amer. Parfois cruel, d’un grande sensibilité et marqué par un homme en proie aux pires doutes.
Difficile de ne pas aimer ce pauvre Ray. Complètement perdu et pourtant désireux de se racheter.
Il tente tout pour se faire accepter mais n’en retire pas grand chose à part des ennuis.
Un nationaliste lui veut terriblement et pour ne pas faire les choses à moitié Ray accepte de recueillir la fille, mineure, de cet homme. L’affrontement entre eux paraît inévitable.
Coups de feu et loup-garou seront aussi au rendez-vous ainsi que quelques ballades bucoliques et de parties de chasse.
Au milieu de tout cela, Andrew Ervin nous propose une grande introspection de la part de son personnage. Ray repense sa vie, l’analyse.
Ce mélange détonnant entre action et réflexion est réjouissant.
L’incendie de la maison de George Orwell d’Andrew Ervin, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Marc Weitzmann, Collection Littérature étrangère, Joëlle Losefeld, Gallimard, janvier 2016