[dropcap]V[/dropcap]oilà le retour de l’inspecteur Soneri un an après le formidable Or, encens et poussière qui nous avait laissé un homme en pleine crise existentielle. Dans ce nouveau roman, La maison du commandant, cette crise n’est pas totalement résolue. Si Soneri a récupéré sa compagne qui l’a choisi lui au détriment des propositions d’autres hommes qu’elle recevait, il n’est jamais totalement satisfait et on assiste de nouveau à des dialogues de sourds entre les deux amants, ce qui n’augure rien de bon pour la suite….
Une nouvelle enquête, prétexte pour l’auteur italien, Valerio Varesi, à faire divaguer ses personnages sur la vie, la mort, l’autorité, le passé ou encore le futur. Questions presque philosophiques de la part de l’auteur, quand son commissaire regrette que le fameux commandant du titre, personnage important de l’histoire italienne ait fini seul, rejeté alors qu’il a tant donné pour son pays. Colères de Soneri envers à peu près tout. Quand on disait que sa crise n’était pas terminée. Elle prend même de l’ampleur mais ne concerne pas que sa compagne, son métier également.
Je ne me sens aucune responsabilité à l’égard de Capuozzo ou de la Questure, je n’en ai rien à foutre. Mais quand tu vois un mort, un type que personne ne réclame, en train de pourrir dans la terre, là, oui, tu as une responsabilité. Envers la personne qu’il a été, ce qu’il a représenté, pour lui et pour les autres. Je me sens responsable de son sourire d’enfant, de la mère qui l’a aimé. Et ce ne sont ni le devoir ni le code pénal qui me l’imposent. Valerio Varesi
Ça se passe ainsi chez Varesi. L’enquête est centrale, semble occuper l’espace et le temps mais l’essentiel se trouve dans ce qu’elle amène de réflexions chez les hommes qui la mènent.
Et puis, une nouvelle fois, la nature prend une place terriblement importante. Ici le Pô, fleuve tranquille de Parme, parfois en crue dévastatrice qui charrie à la fois la pourriture, la charogne, les horreurs des hommes et parfois même des trésors…. Trésors de guerre abandonnés par les allemands dans le fleuve et que tous veulent retrouver. De la cupidité des humains encore une fois.
C’est dans le Pô que les hommes vivant sur ses berges vont se décharger. Physiquement mais aussi moralement, à l’image de ce vieil homme qui passe ses nuits à écouter le fleuve dans le noir, principalement pour se souvenir et imaginer.
Et vous, vous ne l’écoutez pas… poursuivit le commissaire.
Je devrais. Mais j’ai envie d’aller voir le Pô, s’entêta-t-il.
Vous ne le verrez pas cette nuit.
Tant mieux. Je l’imagine. Je n’y vais jamais dans la journée. Que la nuit.
Pourquoi ?
Parce que je ne vois rien comme ça, je ne souffre pas.
Qu’est-ce qui vous fait souffrir ? demande le commissaire même s’il devinait ce que le vieux voulait dire.
De voir comment tout a changé, que tout a été inutile…
Vieux sage qui partagera de belles discussions avec Soneri. Ces discussions et quelques autres font tout le sel du roman et régalent les lecteurs. Varesi en a fait sa spécialité. Il ne change pas. Tant mieux pour ses lecteurs !
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La maison du commandant de Valerio Varesi
traduit par Florence Rigollet
Éditions Agullo, mai 2021
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Image bandeau : Photo by Keagan Henman on Unsplash