[mks_dropcap style= »letter » size= »75″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#374a5c »]U[/mks_dropcap]n amour, une passion, une rupture. Voilà ce que nous conte Pierre-Louis Basse dans Je t’ai oubliée en chemin.
Tout commence par la fin : un SMS qui annonce une histoire terminée.
Brutalement. Quelques lignes laconiques après sept ans d’amour.
L’auteur, brisé, tente par son livre une autopsie de cette mort, ranime la flamme, un peu, et se résout enfin à perdre son bras-de-fer :
Ce joli bras-de-fer entre espoir et désespoir.
Ana, comédienne, chanteuse, être aimé mais être cruel : Pierre-Louis Basse fait le récit, autobiographique, de sa passion, partagée souvent malgré les tensions, les incompréhensions et les difficultés.
Les premiers regards échangés sans que rien de plus ne se passe. Une crise cardiaque plus tard, une mort décalée, repoussée qui, en quelque sorte le pousse à vivre ou revivre, avec Ana donc.
Jusqu’à ce tragique SMS :
Les messages électroniques, SMS, mails, avaient changé la donne. Ils avaient décuplé la violence millénaire d’une passion qui s’effondre.
Car si Basse décrit le début et la fin de son amour, il en fait aussi l’analyse sous le prisme de notre société actuelle. Sa lucidité intrigue, nous laisse pantois et certaines phrases s’impriment en nous:
Le désir n’est peut-être pas l’amour. Pourtant, à y regarder d’un peu plus près, on dirait que ce sont bien souvent deux élans du cœur qui se ressemblent, et se retrouvent dans les meilleurs moments.
Son écriture douce et classique emporte l’adhésion du lecteur ; sa sensibilité, ses souffrances, ses accès d’amour qui retombent finalement, emportant avec eux ses souvenirs, repartant dans le passé pour évoquer d’anciennes conquêtes, de très anciennes conquêtes pour ensuite nous entretenir du futur avec une nouvelle aventure, tout cela nous amène vers la même mélancolie décrite si subtilement par l’auteur.
Je t’ai oubliée en chemin, c’est une voix plaintive et émouvante mais aussi une voie qui tend vers la reconstruction.