Deux fois par mois, nous vous proposons de découvrir la playlist d’un de nos chroniqueur.ses de la team musique. L’occasion de rentrer dans l’univers de ceux et celles qui vous présentent des perles musicales et de découvrir des nouveautés ou des morceaux que vous auriez pu manquer, le tout pour le plaisir de la musique évidemment !
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[dropcap]C[/dropcap]e n’est finalement pas si aisé de dévoiler ses coups de cœur du moment, de lister une série musicale laissant entrevoir une partie de l’intime passion pour une foison de disques récents ou à venir. Une fois la mission accomplie et livrée sur un plateau, comment un psychologue pourrait interpréter un tel enchaînement, faisant la part belle aux humeurs tendues puis sombres, avant de glisser progressivement en direction de souffles nocturnes, le plus souvent abolis de tout mot ?
Sur ce tableau noir d’une rentrée, à bien des égards pas comme les autres, j’aurais pu insérer les incontournables déjà évoqués (Fontaines D.C, Protomartyr, IDLES, The Apartments) ou encore les nouvelles de Tricky, auteur d’un bon cru mais au format court trop frustrant… Et pourquoi pas Marilyn Manson dont l’indéboulonnable glam’ goth vient nous rappeler quelques souvenirs percutants bien que hautement grand-guignolesques ? Il fallait trancher, en évitant les regrets…
Voici donc le rendu d’une copie où j’aurai usé plusieurs fois la gomme, ajouté des fulgurances ici et là, pour une tentative de cohérence chronologique révélatrice d’un quotidien qui, par moment, se noie mais remonte toujours à la surface.
La playlist prend son envol sans sommation, de manière brutale, avec les canadiens de Metz et leur noise toujours au taquet (Atlas Vending programmé le 9 Octobre prochain devrait encore ravir les inconditionnels). Petit retour en arrière, dans la foulée, avec la sensation FACS (Voids Moments, déjà vanté dans nos colonnes, est une drogue dure) puis forcément, l’ultra prometteur retour des écossais d’Arab Strap. Pour rester dans la veine des comptines qui font peur, je me suis permis un florilège d’effusions moites avec le concours d’I Like Trains puis Ghostpoet … avant de succomber à la belle échappée de Paul Banks au sein du projet parallèle Muzz, sans oublier la voix rocailleuse de l’inusable Mark Lanegan. Au rayon du rock chargé de blues, The Buttertones avec l’album Jazzhound a été injustement oublié. La régularisation colle idéalement pour une transition plus souple, qui annonce la discrète mise en bouche du célèbre duo Kruder & Dorfmeister. Enchaînement avec Mammút, premier péché mignon islandais (quatre au compteur).
Le 23 Octobre, vous pourrez vous pâmer au son bigarré et sensitif de Loma mais, en attendant, je vous invite à déguster un extrait des plus aguicheurs de leur excellent Don’t Shy Away. Au titre, des albums m’ayant particulièrement touché, Owen Pallett m’aura profondément et agréablement marqué avec les arrangements soigneux d’Island. L’occasion de converger vers des tonalités plus calmes bien qu’empruntes de mélancolie. C’est le cas à l’écoute du piano-voix de Sarah Amsellem que nous retrouvons en anglais pour l’une des pièces saisissantes d’Hidden Echoes. A la suite, Angel Olsen revisite son propre répertoire de façon désarmante. Clap de fin d’une première partie avec la tendresse planante et psychédélique de The Flaming Lips (je peux véritablement parler de « fixette » à l’écoute en boucle d’American Head).
Si vous n’avez pas pris le large après les quinze premiers morceaux proposés, je vous invite à me rejoindre pour une immersion éclairée grâce aux lueurs de la lune. C’est tout d’abord l’épatant Arman Méliès qui s’installe avec l’une des pierres angulaires de son triptyque en cours de déploiement – ou comment débuter, de la plus grisante des façons, une seconde partie exclusivement instrumentale. Pour les neufs dernières pistes, j’ose la symbiose du feu et de la glace, de la fragilité et du mouvement perpétuel. Les grands orgues de la foudroyante Anna Von Hausswolff propulsent le brio épuré de Nils Frahm. Au même titre, le piano ambient du mystérieux Lambert est un ravissement. Même esprit, si j’ose dire, concernant Ólafur Arnalds que nous retrouverons plus amplement le 6 Novembre avec Some Kind Of Peace. De manière plus magistrale mais tout aussi inspirée et inspirante, la magie de Craig Armstrong opère inlassablement pour une collaboration imprégnée de spiritualité celte. Nouveau retour en Islande, à la rencontre de Gyða Valtýsdóttir (connue également pour son travail au sein de Múm) avant de laisser l’expression de Watine nous offrir un instant précieux du second volet d’une trilogie dont j’avais déjà eu l’occasion d’acclamer les prouesses émotionnelles. Les Intrications Quantiques se dévorent pour une nouvelle étape de l’audacieux voyage. Afin de boucler ce nouveau désir de relais de mes aspirations actuelles, je souhaitais vous offrir un peu de douceur au travers les perceptions fantastiques d’une compositrice primée aux Oscars. Hildur Guðnadóttir sans son Joker (ou la bande son de la série choc Chernobyl) pour une autre pièce maîtresse qui traverse mes enceintes.
J’espère que cela vous plaira.
1. Metz – Hail Taxi
2. FACS – Teenage Hive
3. Arab Strap – The Turning Of Our Bones
4. I Like Trains – Dig In
5. Ghostpoet – Nowhere To Hide Now
6. Muzz – Chubby Checker
7. Mark Lanegan – Bleed All Over
8. The Buttertones – Denial You Win Again
9. Kruder & Dorfmeister – Johnson
10. Mammút – Prince
11. Loma – Half Silences
12. Owen Pallett – Bloody Morning
13. Sarah Amsellem – Someone In The Sky
14. Angel Olsen – Chance (Forever Love)
15. The Flaming Lips – Flowers Of Neptune 6
16. Arman Méliès – Gran Volcano
17. Anna Von Hausswolff – Sacro Bosco
18. Nils Frahm – The Big O
19. Lambert – Awake
20. Ólafur Arnalds – We Contain Multitudes
21. Craig Armstrong + Calum Martin – Ballantyne Movement 5: Your Shadow
22. Gyða Valtýsdóttir – Air To Breath (by Daníel Bjarnason)
23. Watine – Eros & Thanatos
24. Hildur Guðnadóttir – Fólk fær andlit
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Image à la une : Pixabay