[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]lors que There’s A Riot Going On, leur très agréable dernier album, s’apprête à squatter nos platines à partir du 16 mars, chez Addict-Culture nous avons décidé de prendre la plume pour vous parler de Yo La Tengo, ce grand groupe mineur qui, depuis plus de trente ans maintenant, nous a offert quelques-uns des meilleurs disques de la musique indépendante américaine.
Yo La Tengo, c’est d’abord l’histoire d’un couple, à la ville comme à la scène, à savoir Georgia Hubley, née en 1960, fille de Faith et John Hubley, cinéastes expérimentaux, et Ira Kaplan, né en 1957 dans le quartier du Queens à New-York.
Les deux amoureux se partagent le chant, Georgia derrière sa batterie ou ses claviers et Ira derrière sa guitare en bandoulière.
Le groupe se forme en 1984 à Hoboken, dans le New Jersey. Outre Georgia et Ira, on y retrouve Dave Schramm aux guitares et Dave Rick à la basse. Dave Schramm reste un personnage important dans l’histoire de Yo La Tengo, il tiendra en effet la 6 cordes sur Ride The Tiger, leur premier album, fera ensuite un retour sur Fakebook avant une longue séparation amicale, jusqu’à réapparaître sur Stuff Like That There en 2015.
Surtout, Dave Schramm contribue à définir le son de Yo La Tengo, groupe à guitares, sous haut patronage du Velvet Underground, faisant l’écart sans effort entre jangle pop et punk rock, un peu à l’instar de REM ou The Feelies, groupes phares de l’époque. Yo La Tengo gardera toujours cette capacité à naviguer entre tous le styles, passant de ballades toutes nues à des envolées abrasives, lorgnant sur les 60’s avec un son très contemporain.
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Leur tout premier single The River Of Water et A House Is Not A Motel, sa face B qui est une reprise de Love, résume déjà parfaitement leur style : mélodie sautillante, voix trainante, une pointe d’étrangeté et un goût marqué pour les reprises. On retrouve ces 2 titres sur Ride The Tiger, leur premier album sorti en 1986 et produit par Clint Conley, le bassiste de Mission Of Burma. Yo La Tengo y reprend également The Kinks avec Big Sky.
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Pour un coup d’essai, c’est déjà une belle réussite. Certes, le disque manque un peu de personnalité, on a parfois l’impression d’entendre des fans de musique plutôt que des musiciens, mais Ride The Tiger contient déjà quelques perles indie pop, comme The Cone Of Silence ou The Evil That Men Do.
Dave Schramm s’en va donc créer The Schramms. Les bassistes vont et viennent et Yo La Tengo enchaîne très vite un nouvel album.
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En effet, 1987 voit la sortie de New Wave Hot Dogs, leur album le plus faible de mon point de vue, dans lequel le groupe semble hésiter entre Sister Ray et Pale Blue Eyes. Ira Kaplan s’est pris le Velvet Underground en pleine tête quand il était petit, mais là, ça tient du traumatisme. Il s’agit néanmoins d’un bon disque, mais quitte à écouter le Velvet…
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President Yo La Tengo, en 1989, poursuit dans la même veine, le son s’y fait plus tendu, plus sec. Le groupe se cherche encore, reprend 2 fois The Evil That Men Do, dont une version de 10 minutes, première expérience de longs morceaux explosifs, les guitares en feu et la batterie métronomique.
Avec 3 albums en 4 ans, Yo La Tengo s’est fait un nom dans une scène rock indé, à l’époque en pleine effervescence (des Replacements à Sonic Youth), mais n’arrive toujours pas à se stabiliser. Le groupe décide donc de faire une pause, faute de bassiste.
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Mais chez ces gens-là, une pause, ça donne Fakebook, soit une merveille d’album de reprises (ou presque, 11 sur les 16 chansons), tendance country-folk au coin du feu.
Ce qui ne devait être qu’une parenthèse (comme le dira plus tard Ira Kaplan « on a appris toutes ces reprises et on les a jouées comme ça, avec juste une guitare acoustique et une voix. C’est comme ça que Fakebook a vu le jour,
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presque par accident »), s’avère en fait un des meilleurs disques de reprises de tous les temps, à classer amoureusement entre le Satisfied Mind des Walkabouts et le Kicking Against The Pricks de Nick Cave.
Ira et Georgia rendent hommage aux grands maîtres (Ray Davies, John Cale ou Gene Clark), déterrent quelques trésors oubliés (The Holy Modal Rounders, The Escorts, Rex Garvin & The Mighty Cravers), donnent un coup de pouce à quelques freaks contemporains comme Daniel Johnston (le phénoménal Speeding Motorcycle) ou The Scene Is Now.
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On n’oubliera pas non plus de citer les charmants Here Comes My Baby de Cat Stevens ou Tore Me Down des Flamin’ Groovies.
Les morceaux originaux ne font pas pâle figure, il suffit de jeter une oreille à cet excellent The Summer.
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L’année 1991 est importante pour Yo La Tengo. Le groupe prend sa forme définitive avec l’arrivée de James McNew, en tant que bassiste. McNew est donc le 14ème bassiste du groupe, mais cette fois-ci, c’est le bon et ça fait 23 ans que ça dure.
Il faut dire que le bonhomme n’est pas n’importe qui. Il s’est fait connaître au sein de Christmas, groupe mené par la chanteuse de Combustible Edison. On vous conseillera également de vous pencher avec la plus grande des attentions sur ses œuvres solos sous le pseudonyme de Dump. Superpowerless ou I Can Hear Music sont des modèles de pépites lo-fi.
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May I Sing With Me, le 1er disque du trio ainsi constitué sort en 1992, chez Alias Records. Après la parenthèse enchantée que fut Fakebook, on retrouve nos amis d’Hoboken dans un format dorénavant bien rodé, annonciateur des meilleurs albums à venir, au milieu des années 90, entre fulgurances soniques et mélodies pop.
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Du superbe Detouring America With Horns au sombre Satellite, Yo La Tengo nous offre là un très bel album avec en point d’orgue le tubesque Upside-Down, l’abrasif Mushroom Cloud Of Hiss et son époustouflant final à coup de larsens. L’ombre de Sonic Youth se fait plus présente sur Five Cornered Drone ou Swing For Life. Yo La Tengo a musclé son jeu et a envie d’en découdre, même s’ils ont suffisamment de savoir-faire pour garder en tête la mélodie (86-Second Blowout ou Out The Window).
Voilà, Yo La Tengo a maintenant 5 albums au compteur, un line-up définitif et s’apprête à s’installer comme l’un des meilleurs groupes indé américains.
En 1993, ils signent chez Matador, mais c’est une autre histoire qui vous sera contée par Jism dans un premier temps, par Davcom ensuite et pour finir je vous présente leur dernier album qui sort aujourd’hui, There’s A Riot Going On.
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