[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]J[/mks_dropcap]e vous ai déniché un drôle de zigoto, le genre de gus à vous prendre par surprise et vous scotcher contre le mur.
Pourtant à première vue, le rennais Max-Antoine Corre alias Tropical Horses a tout du jeune premier, gendre idéal pour bonne famille.
Ses premiers EP nous avaient quand même mis la puce à l’oreille et on se doutait que le jeune homme était à surveiller en bricoleur electro, lo-fi pop, croisement improbable entre Dan Deacon et Cloud Nothings.
Le doute n’est plus permis avec la sortie de son premier album, Mirador, car on tient là un sacré phénomène.
[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]I[/mks_dropcap]l suffit de jeter un coup d’œil rapide aux titres pour se rendre compte qu’on rentre dans un univers étrange et distordu, Satanic Prayers, Rivers of Sadism ou bien encore Impenetrable Darkness, j’en passe et des meilleurs.
La musique est à l’avenant, la voix est tordue, trafiquée et habitée, la musique est bruitiste, acide, entre shoegaze malsain et électro expérimentale. On pense bien sûr à Suicide, on se permettra un rapprochement certes hasardeux entre la douce folie d’un Flavien Berger et l’univers impitoyable de Swans, la bande de Michael Gira.
Tropical Horses se révèle en diablotin sadique qui aime nous torturer et nous emmener vers une transe extatique. Le pire, c’est que ça marche, les morceaux ont beau être un condensé d’expérimentations, de géniales trouvailles iconoclastes et de bruits divers et variés, il réussit à nous passionner car les mélodies sont là, clairement entrainantes et emballantes.
[mks_dropcap style= »letter » size= »52″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]a messe noire version Tropical Horses alterne entre électro pop sautillante (Satanic Prayers), ballade psychédélique malsaine (Here Comes Your Ghost ou Your Love Is A Devil) et punk lo-fi (Wild Night) et encore, on vous la fait version raccourcie tant le bonhomme est capable de changer de direction 10 fois dans le même morceau, sans que celui-ci ne perde de sa cohérence. C’est jouissif et ça fait du bien de se faire secouer dans tous les sens.
Vous l’aurez compris, j’ai un vrai coup de cœur pour cet album exigeant et original et pour cet artiste qui s’affranchit de toutes limites et ose toutes les expérimentations sans oublier, et cela ne va pas toujours de soi, d’écrire des véritables chansons.
Mirador est disponible chez Anywave et Montagne Sacrée depuis le 23 février, si vous voulez tenter le diable, foncez !