J’ai lu récemment Le Violon d’Auschwitz de Maria Angels Anglada. Le titre donne le LA de l’histoire, pas de surprise ici, on se retrouve directement dans les méandres d’un camp de concentration, cette usine à cauchemars.
Le héros de l’histoire est un luthier qui se retrouve emprisonné, l’action débute réellement lorsqu’il se fait remarquer lors d’un concert où un prisonnier violoniste joue devant un parterre d’officiers SS. Le musicien fait plusieurs fausses notes à cause de la table d’harmonie de son violon qui est fendue. Le luthier, emporté par sa passion, fait irruption au risque de sa vie dans la salle, bravant le protocole, l’interdiction même de s’adresser à un officier en étant prisonnier et se propose de réparer le violon.
Après quelques secondes interminables pour le héros, le soldat SS est d’accord. Le luthier s’exécute dans l’atelier de menuiserie du camp et répare l’instrument. C’est alors que l’officier lui formule une demande étonnante : réaliser un violon ayant la sonorité d’un Stradivarius.
L’allemand met à sa disposition tous les matériaux et les outils nécessaires pour la fabrication. Le luthier va donc s’atteler à sa tâche dans la menuiserie du camp. Il va y mettre toute sa passion et son savoir-faire, la conception de l’instrument devenant rapidement une échappatoire pour lui, une sorte d’obsession face à la cruauté extérieure à son atelier.
Nous sommes donc ici face à un livre très émouvant sur l’universalité de la musique même dans les mœurs les plus cruelles, un livre dans la lignée du Pianiste avec un luthier orfèvre en la matière. La conception devenant pour lui rapidement un exutoire face au monde dans lequel il tente de survivre. Sa passion l’emporte sur tout.
Un livre touchant, juste, sans fioritures qui ne laisse pas indifférent.