Je suis normand…ça y est, vous allez penser que le Beachboy a craqué et va commencer à vous raconter sa vie lamentable. Que nenni, à l’heure de vous parler de l’excellent Prints des caennais Gomina, je tiens à mettre en avant que la chronique qui suivra se fera en toute objectivité. D’ailleurs, le fait d’être des compatriotes pourraient jouer contre eux, la Normandie et moi, musicalement, ça a toujours été compliqué.
Tout petit, La Normandie, la mauvaise (et paf – 100 lecteurs !) , celle de l’autre côté de l’eau, était le centre de l’univers en matière de rock’n’roll avec les Dogs, Little Bob Story et autres City Kids. Forcément, il était hors de question que je chevauche mon vélo Peugeot rouge 3 vitesses, pour traverser la Seine, surtout qu’à l’époque, il n’y avait pas le Pont de Normandie et le bac de Jumièges, ce n’était pas super pratique.
Quand j’eus l’âge de boire des bières et de sortir dans des lieux enfumés, il n’y avait plus rien, le désert, le vide, rien de rien. Quand quelques années plus tard, la scène normande commença à repartir de plus belle (de Tahiti 80 à Concrete Knives), les hasards de la vie m’avaient projeté un poil plus à l’ouest, carrément à l’Ouest même.
Tout ça pour vous dire que je pouvais en vouloir méchamment aux Gomina d’être bien plus jeunes que moi et d’avoir attendu mon départ pour se lancer dans le métier. Toute volonté de leur nuire disparut en à peine quelques secondes après avoir jeté une oreille à leur Prints.
Déjà les petits gars ont bien retenu les leçons de Brian Wilson pour écrire des pop songs immédiates mais intelligentes, ce qui est loin de me déplaire .
Tels des fiers Malherbistes ivres de voyages et de matchs à l’extérieur, Gomina nous invite à voyager (Hotel Biarritz, Run Run, Honolulu, ma petite préférée Let Me Go ou encore Airlines), se rêvant aventuriers sur les plages californiennes mais aussi dans les lointaines contrées de l’Australie, pas très loin des ambiances psychédéliques de Tame Impala.
Après cet Hotel Biarritz tout en douceur, Asleep nous met tout de suite à genoux, avec sa pop sautillante, sa joie de vivre et ses synthés chatoyants, Comina Getcha enfonce le clou, Stupid se teinte de couleurs psychédéliques et fait le plein de soleil, Honolulu rendra jaloux MGMT et consorts. L’album continue ainsi comme ça, parfait jusqu’au bout (cet enchainement Let Me Go/Sun’s Gone !).
Le Stade Malherbe enchaine victoires sur victoires et Gomina sort le meilleur album pop de ce début d’année, alors en effet, il y a de quoi être fier d’être caennais !
Prints sera dans toutes les bonnes boutiques à partir du 16 février grâce à WeWant2Wecord, Bordeaux Rock et Differ-Ant.
disque commandé après lecture de la chronique … le chroniqueur risque gros !
Promis, je te rembourse si t’aimes pas possible, tellement je suis sûr de moi !