Benjamin Fincher est un auteur compositeur interprète originaire de Lyon et résidant à Nice. Révélé par Les Inrocks Lab, le jeune homme compose seul des pièces musicales qui mélangent des influences variées (folk, indie-rock, électro, pop, …)
Mais cela n’est, au final, pas très important. Dans Kamishibai, troisième LP de Benjamin Fincher, la richesse des éléments musicaux qui composent les 11 titres 44 minutes certes déroute un peu aux premières écoutes. Pour ceux qui n’insisteront pas, tout comme j’ai failli le faire, le foisonnement des propositions pourra donner l’impression d’un album manquant de consistance et de cohérence. Pourtant il n’en est rien.
Le terme Kamishibai désigne littéralement en japonais une pièce de théâtre sur papier. Il s’agit d’un genre narratif dans lequel des artistes de théâtre ambulant racontent des histoires en faisant défiler des illustrations devant les spectateurs. Une sorte de Guignol où les marionnettes seraient remplacées par des images. Dans la description que fait le site Wikipedia de ce théâtre d’images il est indiqué que « les planches cartonnées, illustrations du kamishibai, contrairement aux pages tournées d’un livre, apparaissent en s’intégrant dans la scène précédente. Pour le conteur, parfois le passage d’une planche à l’autre se fait très lentement, en continu, parfois il est nécessaire de retirer l’image en deux ou trois étapes, pour créer du suspense, ou parfois l’image est retirée rapidement, créant un effet de surprise ».
Et c’est exactement de cela qu’il s’agit dans cette nouvelle réalisation du garçon. Les écoutes successives ouvrent sur un théâtre où les opérations sont du ressort du conte et de la magie. Les images se multiplient à l’infini. Elles se succèdent, s’imbriquent ou se superposent à un rythme sans cesse changeant, soit progressivement, soit subrepticement, comme les planches du conteur.
La magie, elle, tient au fait que les images, qui ne manqueront pas de surgir dans votre esprit à l’écoute de l’album, ne sont finalement jamais les mêmes à chaque écoute. Selon le contexte et le moment où vous l’écouterez il vous transportera de la rêverie jusqu’à la danse et même la transe … toujours émerveillés et l’attention entièrement captée, comme des enfants face à un théâtre de marionnettes. Bis!
Potentiel Addictif :
Puissant mais pas immédiat. Attention des prises successives rendent la dépendance encore plus profonde et irrémédiable.
L’album est disponible dès aujourd’hui chez tout bon disquaire qui se respecte.