[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]A[/mks_dropcap]près un excellent et troublant premier roman « Là où naissent les ombres », Colin Winnette est de retour avec un format bien plus court mais tout aussi exigeant. Une petite centaine de pages pour une sorte de conte noir et désespéré.
Dans un coin perdu d’Amérique, un couple voit disparaître leur petite fille. Une enquête est ouverte. Les parents sont évidemment suspectés.
Le temps passe, l’enfant n’est pas retrouvée. La mère devient plus ou moins accro aux émissions de télé dans lesquelles elle peut crier son désespoir…
Colin Winnette a du talent pour instiller une ambiance dramatique. Son propos est résolument pessimiste. Ses personnages ambigus.
Ainsi la mère, qui est la narratrice, nous raconte les accès de violence de son couple, leurs réconciliations.
Au-delà de cette noirceur, ne vous attendez pas à ce que l’auteur vous facilite les choses. Loin de là. Winnette s’amuse à brouiller les pistes et surtout à ne quasiment rien révéler.
Au lecteur de se faire son propre avis. De lire au travers des lignes.
Lignes d’ailleurs décousues, comme le récit. Nous passons d’un sujet à l’autre. La disparition de cette fillette, les émissions de télé, la violence conjugale, l’alcool. Nous suivons les méandres d’un esprit pour le moins dérangé. Celui de cette mère, violente et perdue.
Cette confusion fait de ce roman une belle réussite et de Colin Winnette un jeune auteur à suivre attentivement.
Coyote de Colin Winnette, traduit de l’anglais (États-Unis) par Sarah Gurcel, Éditions Denoël, avril 2017.