Il est des albums que certaines bonnes consciences vous interdisent d’aimer. Je n’ai jamais été de celles qui dictent une conduite ou un certain bon goût. C’est donc dans cet état d’esprit, loin de toute polémique que j’ai décidé de vous parler de l’album de Détroit, car, seule, la musique compte ici.
Bertrand Cantat et Pascal Humbert ont formé ce groupe, Détroit, après avoir collaboré en 2011 à la création musicale de la pièce de Wajdi Mouawad : Choeurs. Leur collaboration s’est ouverte, pour la réalisation et la programmation à Bruno Green, puis aux deux leaders du groupe Shaka Ponk pour certains titres mais aussi à Catherine Graindorge et Lisa Berg aux cordes.
J’ai voulu écouter cet album en faisant abstraction de tout débat, de tout passé. La mise en condition consistait donc à faire le vide, lumière tamisée et disponibilité d’écoute absolue.
Lovée, j’appuie sur play, de lents accords de guitare surviennent et puis cette voix, oui, SA voix surgit. Inutile de simuler une révélation, ce sont des retrouvailles. Des retrouvailles avec cette voix qui m’a accompagnée tant d’années.
Les accords de guitare se poursuivent, accompagnés d’une rythmique de batterie brute, d’une basse motrice d’une énergie lente et profonde, la guitare s’électrise parfois comme des éclairs vifs et bouillonnants. La basse, conductrice est aussi rejointe, parfois, par les cordes et la détermination de vouloir vivre tout cela en live se révèle comme une évidence lorsque les choeurs s’en mêlent.
Je ne vous décrirai pas chaque titre, mais l’émotion est présente, sans discontinuer. L’Ame Rock est restée, la poésie s’est développée, la noirceur s’est installée, les frissons m’ont enveloppée, les larmes m’ont embuée…
Ne pensez plus, laissez parler vos sens, c’est si bon !